Studio Son

Des étudiants designers ont développé des outils de vulgarisation de la physique en utilisont le son spatialisé. Ce travail – effectué dans le cadre du studio son de l’ENSCI-Les Ateliers encadré par Roland Cahen en collaboration avec J. Bobroff (LPS, Orsay) – a permis d’explorer l’utilisation d’un dispositif de haut-parleurs et d’interfaces tactiles pour aider à entendre des représentations de phénomènes physiques a priori invisibles à l’oeil humain.

Traditionnellement, lorsqu’on souhaite expliquer des phénomènes abstraits par des animations, le son sert à indiquer et qualifier des évènements saillants, alors que l’image permet de positionner les objets et de visualiser le mouvement. La spatialisation sonore est peu utilisée, même si il arrive que le son suive l’image grâce à la stéréo. La question que nous posons dans ce studio de création est la suivante : les sons spatialisés synchronisés dans l’espace et dans le temps à des images animées, peuvent-il contribuer à renouveler, à préciser, à compléter la représentation des phénomènes tels que les ondes, l’électricité, la quantification, la dualité, le son, la lumière… ? Cette approche expérimentale vise un prototype muséographique grand public composé d’une barre de son octophonique, un écran de la même longueur, d’une interface de contrôle sur tablette tactile, d’un capteur type caméra vidéo ou kinect.

Un bilan : L’utilisation de la spatialisation sonore en elle même ne suffit pas à montrer des phénomènes physiques. La position, le mouvement la polyphonie sont souvent difficiles à entendre, voire inaudibles. Elle apporte cependant un plus significatif à des présentations muséographique et/ou didactiques comme expressives à condition que les particularités et les limites de la perception spatiale sonore soit bien prises en compte, que les poblèmes de contenus, scénarii et ergonomie soient résolus et que le design sonore résolve l’ensemble de ces contraintes dans le rendu.
Un point essentiel en conclusion de cette expérience est l’effet d’échelle produit par l’immersion dans un dispositif sonore spatialisé : en proposant un zoom immersif, notre approche et notre dispositif permettent d’appréhender plus facilement, de l’intérieur, les comportements des phénomènes physique. Ce zoom immersif offert par le son spatialisé et l’interactivité temps réel permet vraissemblablement au visiteur (cela reste à vérifier) d’être plus attentif ou dans une position plus confortable pour l’exploration des phénomènes physiques. Nous regrettons de n’avoir pas eu le temps de mieux explorer la dimension audiographique, c’est à dire l’animation visuelle et sonore synchronisée dans le temps et dans l’espace.

Notre barre de son à 8 haut-parleurs montre qu’avec un dispositif relativement simple à quelques centaines d’euros, il est possible d’obtenir une spatialisation sonore suffisante et adaptée à la muséographie scientifique comme à d’autres sujets.

Etudiants participants : Annelise Légaré (Sur l’onde); Paul Couderc (Quantum Symphonia); Matéo Garcia (Entendre la forme d’onde); Antoine Goupille (les bruits du courant); Jean-Baptiste Demay (WANTED).
Projet mené en 2014 par Roland Cahen (ENSCI-Les Ateliers), en collaboration avec J. Bobroff (LPS, Orsay).

Auteurs:

ENSCI-Les Ateliers