L’avenir de Paris-Saclay ne pourra se faire contre ses personnels et ses étudiant.es
L’évolution de notre université depuis que les nouveaux statuts d’établissement public expérimental ont été entérinés en 2020 est marquée par une dégradation démocratique. Le statut provisoire doit prendre fin avant la fin de l’année 2028.
* Quel est le projet pour nos établissements ?
* Pour quels objectifs ?
* Quel est la méthode pour le définir ?
La présidence de l’Université Paris Saclay, avec les membres du Comité Directeur élargi (CODIRe : directeurs des composantes et des établissements composantes de Paris-Saclay), avance à grands pas sans consultation réelle en amont des élu.e,s. Bien que le président communique en expliquant que le travail de concertation se poursuit, il n’a en réalité pas commencé. En effet, la présidence ne discute des principes qui vont mener aux statuts qu’avec le CODIRE. En parallèle, elle a mandaté le cabinet de conseil SIRIS Education pour accompagner l’élaboration du nouveau projet d’établissement. Aucune de ces discussions n’a reçu de mandat du Conseil d’Administration qui est systématiquement mis devant le fait accompli. Si la concertation commence maintenant, il faut s’assurer qu’elle peut avoir un véritable impact sur les nouveaux statuts.
Nous avançons aussi à marche forcée pour la demande d’accréditation à délivrer les diplômes et en particulier ceux de 1er cycle. En effet, les universités de Versailles Saint Quentin en Yvelines (UVSQ) et d’Evry Val d’Essonne (EVE) ainsi que l’Université Paris Saclay doivent renouveler leur diplomation pour la rentrée 2026. Pourtant, il apparaît de plus en plus clairement que le projet de fusionner l’ensemble des licences dans l’Ecole Universitaire de Premier Cycle de Paris Saclay (EUPCPS) est voué à l’échec.
Des 2019 lors du projet de création de Paris-Saclay, les élu.es avaient exprimé leur opposition à la séparation entre les diplômes jugés excellents (Doctorat, Master, Licence double diplômes), délivrées par l’Université Paris Saclay, et ceux délivrées par l’Ecole Universitaire de Premier Cycle, licence, licence professionnelles et BUT, considérées comme moins prestigieux. Il y a 5 ans la création de l’EUPCPS pouvait encore être justifiée par le projet de dissolution des 3 universités (UVSQ, EVE et PSUD) dans Paris-Saclay. Aujourd’hui, avec la décision de ne finalement pas démanteler les deux universités EVE et UVSQ, la diplomation par l’EUPCPS apparaît clairement comme une usine à gaz et est rejetée par les collègues qui sont dans l’incertitude quant aux statuts et prérogatives de l’EUPCPs et de nos établissements.
Nos revendications
Une université démocratique : le pourcentage des élu.es dans les conseils doit être supérieure à 66% comme l’exige le code de l’éducation. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui à Paris-Saclay puisqu’il n’est que de 50%.
Il faut éviter l’éloignement des lieux ds prises de décision, des lieux où elles s’appliquent.
A ce titre, la gouvernance de l’ex-université Paris-Sud (appelée « Périmètre Employeur ») doit respecter les mêmes principes de subsidiarité que ceux qui s’appliquent aux gouvernances des deux autres universités.
Les élu.es doivent être partie prenante dans la définition du projet Paris-Saclay et ne doivent pas être cantonné.es à une chambre d’enregistrement de décisions prises par la présidence et le CODIRe, comme cela a été le cas lors de la précédente présidence.
Une université doit assumer l’ensemble des diplômes qu’elle délivre, et ne relègue pas une partie de sa diplomation à une composante sans personnalité morale.
En matière de diplomation, ce que nous demandons est simple :
Une diplomation commune « Université Paris Saclay » sur tous les diplômes , avec la composantes ou établissement dans laquelle e été dispensé la formation, pour mettre la fin de cette diplomation à deux vitesses, discriminatoire. L’Ecole Universitaire, à l’image des Graduate School, ne doit plus être accréditée et revenir à sa place de structure transversale, fonction de gestion commune du premier cycle qu’elle a toujours bien remplie (projet pédagogique, aide à la réussite, gestion des années de césure…), et c’est aux universités que doit revenir les accréditations des diplômes nationaux universitaires, comme c’est aux écoles d’être accréditer à délivrer leurs propres diplômes d’ingénieur.
Une politique concertée, équitable et équilibrée de tous les diplômes de l’Université Paris Saclay, pour quelle ne soit plus le creuset de la concurrence locale, mais de la collaboration et de la complémentarité.
Il n’est plus admissible, que les Écoles puissent créer sans aucun contrôle, leur diplôme de premier cycle de type Bachelor, éventuellement en concurrence avec les autres diplômes de l’Université Paris Saclay, formation en dehors de l’École Universitaire de Premier Cycle, et qu’il suffise d’un vote du Conseil d’Administration pour donner à un Bachelor, payant, sélectif, le grade de Licence, quand on demande aux universitaires de construire des maquettes complexes pour le même résultat, Écoles, hormis Polytech, qui par ailleurs restent très imperméables aux étudiants universitaires, y compris les meilleurs, formés dans les formations de l’Université Paris Saclay, toujours qualifiées d’excellentes.