Assemblée Générale Jeudi 13 février 12h-14h

Après des élections qui promettaient un changement de gouvernance, l’Université Paris-Saclay poursuit sa transformation vers un statut de Grand Établissement sans réelle concertation avec sa communauté. Entre déficit budgétaire, projets contestés et marginalisation des instances élues, le fossé se creuse entre la présidence et les personnels qui font vivre l’université au quotidien.

Pour en discuter, nous vous donnons Rendez-vous lors d’une Assemblée Générale Jeudi 13 février 12h-14h (lieu à définir).

L’Université Paris-Saclay se trouve à un tournant décisif de son histoire. Son statut transitoire d’Établissement Expérimental doit évoluer vers un statut définitif, potentiellement celui de Grand Établissement1 – à l’image de Paris-Dauphine. Cette transformation marquerait une rupture significative avec le cadre traditionnel du Code de l’Éducation s’appliquant aux universités.

Les élections de 2024 ont constitué un moment charnière dans cette transformation. L’équipe présidentielle sortante prévoyait une sortie rapide du statut expérimental dès 2025, avec un projet de gouvernance controversé. Ce dernier proposait notamment un Conseil d’Administration composé pour moitié de membres non élus, désignés par le Comité de Direction Élargie (CODIRE). Le projet incluait initialement la fusion des universités Paris-Sud, Versailles-Saint-Quentin et Évry, une promesse qui s’est soldée uniquement par la disparition de Paris-Sud. Face à cette approche jugée trop autoritaire, le vote démocratique a acté l’arrêt de la politique de la présidente sortante et abouti à l’élection de C. Galap, qui s’était engagé à privilégier la concertation.

Pourtant, la gouvernance actuelle semble perpétuer les anciennes pratiques. Alors que des groupes de travail se sont constitués spontanément au sein des UFR Sciences et Droit Economie Management pour réfléchir à l’avenir de l’université, la présidence a choisi de discuter de la stratégie menant aux statuts du Grand Etablissement uniquement avec le CODIRE et de se faire conseiller par un cabinet de conseil externe, SIRIS Academics. Cette démarche illustre une conception particulière de la gouvernance où le Conseil d’Administration se voit relégué à un simple rôle d’accompagnement des décisions de la présidence et du CODIRE.

La présentation de SIRIS au conseil d’administration confirme paradoxalement ce que la communauté universitaire affirme depuis longtemps : l’impossibilité de fusionner des composantes aux missions similaires et géographiquement éloignées, comme les UFR dispersées entre Versailles, Orsay et Évry. Les organisations syndicales alertent depuis des années sur les risques de telles fusions et sur les dangers de la mise en concurrence interne. Ces analyses, produites gratuitement par les experts internes de l’université2, se trouvent ainsi validées a posteriori par des consultants externes payés au prix fort par la direction de l’université.

La situation actuelle cristallise ces tensions. Le projet de cadrage du premier cycle3, notamment la mise en place d’une mention unique de licence, continue d’avancer malgré l’opposition de plusieurs Départements de l’UFR Sciences. Face à cette situation, les élus réunis en intersyndicale ont manifesté leur désaccord lors du Conseil d’Administration du 17 décembre en votant contre le budget. Ce dernier présente un déficit préoccupant de 60 millions d’euros, symptôme d’une politique générale qui compromet la capacité de l’université à maintenir l’excellence de sa recherche et la qualité de ses formations, pourtant essentielles pour répondre aux défis sociétaux actuels.

Face à ces changements déterminants pour l’avenir de notre université, nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire à se mobiliser. Participez aux assemblées générales de vos composantes, faites entendre votre voix auprès de vos représentant·e·s élu·e·s et rejoignez les groupes de travail qui élaborent des solutions concrètes pour notre avenir commun. L’Université Paris-Saclay ne pourra réussir sa transformation qu’avec l’engagement et l’expertise de tous ses membres.

1: Grand Établissement : Un grand établissement est un type particulier d’établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP).Il n’a pas les mêmes statuts qu »une université.
2: Deux groupes de travail issus de la Faculté de Sciences et de DEM  ont analysé les statuts de l’Etablissement provisoire, identifié des problèmes et proposé des alternatives.
3: Premier cycle : parcours L1, L2 dits « classiques » (hors double diplôme)

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