Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
Rassemblement organisé par l’intersyndicale régionale contre les VSS au travail
Mardi 25 novembre 2025 Fontaine des innocents – Place Joachim du Bellay à 18h
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Un.e étudiant·e sur 10 déclare avoir subi des violences sexuelles dans l’enseignement supérieur, et 1 sur 20 un viol [1]. Le rapport social unique du ministère fait quant à lui état de 102 signalements en 2023 (violences sexuelles, sexistes et harcèlement), dont 80% faits par des femmes. Si ces chiffres ne recouvrent pas l’ensemble des cas car nombre de victimes continuent à ne pas oser parler, et plus encore à ne pas oser faire des signalements, ils disent combien la situation est endémique. Elle doit être améliorée.
On ne peut que dénoncer une absence de financement réel pour le plan national d’action 2021-2025 contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). Sans moyens humains et financiers, la lutte contre les VSS dans l’ESR reste un slogan vide. Les 14 millions d’euros prévus à cet effet n’ont pas été intégralement dépensés, et depuis 2023, les missions égalité des établissements n’ont reçu aucun soutien financier. Conséquence directe : certains établissements ont été contraints de fermer leurs dispositifs de signalement faute de ressources malgré l’obligation faite par la loi de transformation de la fonction publique (2019) de les mettre en place. Un bilan transparent du plan VSS 2021-2025 doit absolument être rendu public, et les fonds non dépensés réalloués à cette lutte.
Des solutions existent pourtant, si elles sont portées politiquement : pérennisation des postes dans les missions égalité (titularisation ou « CDIsation » des personnels), création de postes à temps complets dédiés dont le nombre doit tenir compte des effectifs des établissements, formation et accompagnement psychologique (si besoin) des personnes en charge des signalements. Et concernant les agent·es victimes, la reconnaissance en accident de service/travail et la protection fonctionnelle sont indispensables. L’évolution des procédures disciplinaires doit renforcer les droits des victimes et garantir des sanctions dissuasives, en premier lieu dans les établissements où, trop souvent, les membres des sections disciplinaires ne sont pas formés
Les violences faites aux femmes et aux filles s’enracinent dans un système qui traverse toutes les sphères de la société : le patriarcat, fondé sur la hiérarchisation des sexes et l’appropriation des corps. Ces violences masculines sont documentées mais dramatiquement ignorées par les pouvoirs publics. Chaque année, en France, environ 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles dont 81 % de filles. Selon le rapport de la CIIVISE et celui du Haut comité à l’égalité (HCEf/h) seule 1 victime sur 4 en parle et moins d’1 plainte sur 10 aboutit à une condamnation.
La FSU dénonce les politiques austéritaires menées qui creusent les inégalités et renforcent les injustices et les discriminations. Avec le projet de budget de 2026 les femmes subissent les conséquences les plus lourdes : elles sont en première ligne de l’affaiblissement des services publics en tant qu’agentes et comme usagères, les différentes conséquences de restriction budgétaire accentuent leur précarité. Dans un contexte d’augmentation des féminicides il y a urgence à renforcer les services publics sociaux, hospitalier, de santé, justice et police afin que chaque plainte soit instruite par des agent.es formé.es aux VSS et les victimes accompagnées. Les associations féministes, essentielles à la protection des femmes victimes de violences, voient, elles aussi, leurs moyens fondre alors qu’elles pallient les carences de l’État. Revendiquer un budget égalitaire, fondé sur les besoins réels, est une urgence politique et sociale.
Pour la FSU, le 25 novembre n’est pas un jour symbolique, mais une journée de lutte et de mobilisation mondiale : celle des femmes unies pour mettre fin à toutes les formes de violences sexistes et sexuelles.
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[1] Baromètre 2023 des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur :
