Soutien aux collègues de Jean Monnet qui participent au mouvement de rétention de notes

CollDoc, syndicat de travailleur·ses précaires de l’Université Paris-Saclay (https://colldoc.fr), et la FSU de Saclay soutiennent les collègues de la Faculté Jean Monnet, qui  participent au mouvement national de rétention de notes (voir la lettre ouverte ci-dessous). 

Ce mouvement demande de doubler les rémunérations des vacationsactuellement payées 42,86/HETD, pour 4,2 heures de travail officiel soit un peu plus de 10 euros de l’heure, moins que le SMIC horaire. Pour certain·es doctorant·es et vacataires, il s’agit de leur unique ressource. Pour d’autres, c’est un complément à un petit salaire, qui subit l’inflation de plein fouet. 

Les collègues de Jean Monnet ne s’en tiennent pas là. Ils revendiquent également 

* l’application de la loi et la mensualisation effective des vacations

* la contractualisation des vacataires qui le souhaitent afin qu’ils et elles bénéficient des garanties liées au statut de travailleur : droit au chômage, cotisation pour les retraites, remboursement des frais de transport par l’employeur etc., 

* la prise en compte effective des heures de travail non rémunérées : surveillance d’examens, corrections de copies,… pour les vacataires, les 4,2 heures de travail effectives pour une heure équivalent TD sont très souvent sous-estimées. Dans l’ex-Bordeaux 4, un recensement en droit, en économie et en gestion donnait plutôt une moyenne de 6,9 heures.

– l’exonération des frais d’inscription pour les doctorants. 

Ces revendications sont soutenables d’un point de vue financier !

La mensualisation sans contractualisation requiert une révision des pratiques pour les services RH. Les heures de vacation effectuées doivent remonter suffisamment vite pour que leur mise en paiement se fasse dans le mois. La contractualisation, comme à Paris Nanterre, permettrait de passer sur une logique de service prévisionnel. Il s’agit ici essentiellement d’un gain de temps pour les RH.

Dans le rapport social unique de l’université en 2021*, les heures complémentaires et vacations représentent 2,4% de la masse salariale, soit environ 7 millions d’euros. En doubler le paiement représente donc un effort de 7 millions d’euros. Si on choisissait de concentrer l’effort sur les seules heures complémentaires des non permanents**, l’effort se réduirait à 3,85 millions d’euros.

L’exonération des frais d’inscription des doctorants, qui sont environ un millier à Paris-Saclay, se monterait à  480 000 euros.

En tout, on parle donc de 4,33 millions, à comparer à la trésorerie de l’université qui s’élève à 159 millions d’euros, dont 53,8 millions restent à disposition de l’université après l’ensemble des dépenses fléchées. Les ressources totales sur l’année 2021-2022 s’élevant à 482 millions d’euros, on parle d’un effort budgétaire de 0,82% pour les vacations des non permanents à 1,55% pour l’ensemble des vacations des ressources totales de l’établissement.

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NOTES

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*https://cirrus.universite-paris-saclay.fr/s/xQgap2MBz3ZrQyp 

** A l’Université d’Evry, les 130 000 heures complémentaires totales se partagent en 2017-2018 entre 53 000 heures complémentaires des permanents (41%) et 77 000 heures de vacation (59%). A l’Université Versailles Saint Quentin, en 2018-2019, le partage des 114 000 heures complémentaires totales se fait entre 53 000 heures complémentaires des permanents (46,5%) et 61 000 heures de vacations (53,5%). Les donnée manquent sur l’ENS Paris-Saclay, CentraleSupelec et AgroParisTech. Référence est parfois simplement faite à une augmentation du volume d’heures complémentaires totales (ENS) ; au montant en euros des vacations et des heures complémentaires des permanents, sans donner le coût d’une HETD (Agro) ; ou rien du tout (CS). Au niveau national, les heures de vacations représentent 25% des heures de cours totales et sont un peu plus nombreuses que les heures complémentaires des permanents. 

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LETTRE OUVERTE DES COLLEGUES DE JEAN MONNET

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« À l’attention de Mme Estelle IACONA, Présidente de l’Université Paris-Saclay, M. Boris BERNABÉ, doyen de la Faculté Jean Monnet, l’ensemble de la direction de l’Université Paris-Saclay et de la Faculté Jean Monnet, l’ensemble des personnels, des enseignants-chercheurs et des étudiants de la Faculté Jean Monnet,

Nous, collectif d’enseignantes et enseignants de la Faculté Jean Monnet, de toutes disciplines et de tous statuts (vacataires, contractuels et titulaires) attirons l’attention des destinataires de cette lettre sur les points suivants : 

Dans un contexte généralisé d’inflation massive et de mouvements nationaux contre la précarisation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche1, nous rappelons le constat partagé que le modèle de l’Université publique se dégrade et fait l’objet d’une précarisation massive ; et que les conditions d’enseignement, laissées à l’abandon depuis plusieurs décennies, dépérissent et créent une impossibilité d’exercer dans des conditions dignes. 

Dans la continuité des revendications exprimées à la suite de la période de Covid par un collectif de doctorants-enseignants et restées lettre morte jusqu’ici, puis portées ensuite par le syndicat Colldoc, et autres collectifs et syndicats, 

Face au non-respect de la loi2 qui impose la mensualisation des vacations, entraînant leur paiement jusqu’à 6 mois après la fin du travail effectué, 

Face au travail gratuit, matérialisé par les heures de surveillance et de correction dépassant le volume horaire prévu dans nos contrats de travail,

 Face au taux horaire des travaux dirigés, dispensés par des diplômés d’un Bac+5 voire Bac+8, pour lesquels 1 heure en TD (rémunérée 42,86 euros brut) face aux étudiants demande 4 heures de travail (ce qui revient à 10,72 euros brut par heure) ce qui porte la rémunération en-dessous du SMIC (11,52 euros brut depuis le 1er janvier 2023), 

Face au taux horaire resté inchangé depuis les années 19803 sauf revalorisation de deux euros en 2017 lors du dégel du point d’indice4, et malgré l’inflation des dernières décennies, laquelle s’est fortement accentuée dernièrement, Face au caractère indispensable des doctorantes et doctorants pour assurer la majorité des travaux dirigés, des travaux de recherche doctoraux et de l’absurdité de payer son employeur pour pouvoir exercer un travail essentiel pour l’Université, 

Nous exigeons ces mesures minimales pour répondre aux obligations légales et à l’inflation, mais aussi pour contribuer à la réalisation des missions de service public de l’ESR dans des conditions de travail dignes : 

– Mensualisation du paiement des vacataires, 

– Contractualisation des vacataires précaires afin qu’ils et elles bénéficient des garanties liées au statut de travailleur : droit au chômage, cotisation pour les retraites, remboursement des frais de transport par l’employeur etc., 

– Prise en compte des heures de travail non rémunérées, 

– Doublement du taux horaires pour les travaux dirigés (passage à 80 euros brut autorisé par l’arrêté fixant le montant de rémunération des vacataires5) afin d’atteindre un salaire garantissant la dignité de ceux qui les effectuent ainsi qu’une rémunération à la hauteur de leur formation, 

– Exonération des frais d’inscription pour les doctorants. 

Dans l’attente d’une réponse claire de la direction et dans la continuité du mouvement national et concluant dans certaines universités, nous, chargé(e)s de travaux dirigés, maîtres(se)s de conférences et professeur(e)s du collectif, sommes prêt(e)s et organisé(e)s pour aller jusqu’à effectuer une rétention des notes du second semestre de l’année 2022/2023. Conscient(e)s de l’impact potentiel sur les étudiant(e)s, lesquel(le)s restent néanmoins victimes par ricochet de cette précarisation de l’Université, nous attendons de votre part une réaction rapide et satisfaisante.

Nous sommes certain(e)s que les directions de l’Université et de la Faculté ont les moyens de répondre immédiatement à cette situation, ce qui permettrait, pour tous, une fin d’année sereine. 

Nous sommes joignables à l’adresse suivante : Precaires.JeanMonnet@gmail.com 

L’adresse est ouverte à tous pour contact, questions et soutiens. Anonymat garanti. 

Le 24/04/2023, à Sceaux.

1 “Présidents d’universités, il est temps de payer vraiment vos vacataires”, Tribune à l’initiative de https://www.vacatairesorg/, Le Monde, édition du 4 avril 2023. 

2 Loi n° 202-1674 du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur, article 11. 

3 Arrêté du 6 novembre 1989 fixant les taux de rémunération des heures complémentaires, article 1, applicable sur renvois successifs depuis le décret n° 87-889 du 29 octobre 1987 relatif aux conditions de recrutement et d’emploi de vacataires pour l’enseignement supérieur. 

4 Passant de 40,91 euros brut à 42,86 euros brut de l’heure.

5 Arrêté du 6 novembre 1989 fixant les taux de rémunération des heures complémentaires, article 2. »

Nous nous associons et soutenons leurs démarche comme explicité dans notre précédent mail.

En solidarité,

ATTENTION ! Inscription NON automatique sur les listes électorales pour la moitié des électeurs!

Bientôt vont se dérouler l’élection des membres du conseil de l’UFR de Sciences d’Orsay. Pour pouvoir voter, bien évidemment il FAUT être sur les listes électorales 

Une nouveauté cette année, tous les personnels hébergés (CNRS, INRAE, INRIA, …), et les EC faisant leur cours hors UFR sciences (IUT, Polytech … + astronomes) mais d’un labo de l’UFR, doivent demander leur inscription, un par un, aux personnes en charge de ces élections. Outre le fait que cela va donner un travail considérable à ces personnes, outre le fait que des listes complètes ont été faites pour les élections de décembre et auraient pu être utilisées, outre le fait que nombre de personnels ont pris un repos bien mérité cette semaine et donc ne vont certainement pas réaliser à temps qu’ils ne sont pas inscrits contrairement à toutes les élections précédentes, je trouve que cette situation est symptomatique du peu d’enthousiasme que la nouvelle gouvernance a envers la démocratie et la collégialité. 

DONC : Personnels EC, CNRS et autres : SVP, Faites l’effort de vous INSCRIRE en complétant et en envoyant le mail ci-dessous au plus tard le 12 mai.  

La participation de chacun au fonctionnement de l’université est très importante, il faut se battre pour garder un système universitaire collégial, il faut se battre pour retrouver un CA où les élus ont un réel pouvoir de décision, il faut se battre pour que les composantes soient considérées comme des lieux où la politique de l’université est discutée et donc écoutées. 

Exemple de mail :

Destinataires : Philippe Martin (philippe.martin@universite-paris-saclay.fr) et Christine Marteau (christine.marteau@universite-paris-saclay.fr)  

Madame, Monsieur,

Je demande à être inscrit(e) sur les listes électorales pour les élections au conseil de l’UFR de Sciences d’Orsay. Les informations nécessaires sont les suivantes :

Mme/Mr 

prénom ; nom 

 date de naissance ; 

matricule ; 

email ; 

collège(A: professeurs et personnels assimilés : directeurs de recherche, B: autres personnels assimilés : chercheurs, C: étudiants doctorants, D: personnels administratifs et techniques)

Bien cordialement

Soutien aux familles Roms du Nord Essonne

Pour la deuxième fois en deux ans,

L’EPAPS expulse, au nom de l’Université, des familles tziganes,

…  et l’Université soutient cela.

Voici un bilan du Tiers-lieu des Non-logés, un squat qui aura duré 5 semaines, dans le bâtiment point F, devant Centrale et l’ENS. Le 11 avril, la violence publique, exercée en l’occurrence par l’EPAPS, le tribunal administratif de Versailles et la préfecture, aura remis en errance 20 personnes dont 7 enfants.

En août 2021, des familles Roms étaient expulsées de leur bidonville sur une parcelle rue Nicolas Appert au prétexte de travaux imminents… qui n’ont pas commencé aujourd’hui Notre collectif de soutien aux bidonvilles du Nord-Essonne était né à cette période, agrégeant étudiants, universitaires, voisins et des membres d’associations de la région.

Après de multiples expulsions ces derniers mois, 3 de ces familles se sont installées le 5 mars au Point F, bâtiment inutilisé depuis des mois, au cœur de l’université Paris-Saclay. À peine installées dans ce squat rebaptisé Tiers-lieu des Non-logés, les familles ont reçu la visite d’un huissier, puis de la gendarmerie à de multiples reprises et enfin la convocation au tribunal en vue d’une expulsion. Quelques jours après une audience où la magistrate a jugé qu’elle pouvait décider sans avoir entendu l’avocate de la défense,  l’expulsion a étéprononcée … sans délai. Les familles et les associations, sans refuser la décision de la justice, ont demandé à ce que l’expulsion soit retardée après le 8 juillet, afin que les enfants puissent finir l’année scolaire, qu’un diagnostic social soit fait, que des lieux d’hébergements pérennes soient trouvés. Mais, il semble préférable à la justice de mettre des enfants et leurs parents à la rue dans la hâte, plutôt que de les voir occuper un bâtiment désaffecté depuis des années. 

L’expulsion a donc bien eu lieu le mardi 11 avril. Le préfet avait garanti, indirectement, que l’expulsion ne se ferait pas sans propositions d’hébergement. 

– une famille de trois, dont le père est en fauteuil roulant, a été hébergée à Boussy-Saint-Antoine dans un hôtel correct, le 11 au soir. Ils ont attendu toute la journée avant d’avoir cette proposition à 16h et ils ont dû y aller en transport, accompagnés d’un membre du collectif de soutien. Ils y sont extrêmement isolés, ne parlant pas très bien français.

– une famille de 4 a été hébergée le mardi, après une nuit (payante) dans un bidonville, dans un hôtel de Juvisy. Sans chauffage, cuisine ni frigo, ils sont malgré tout contraints de se réfugier au bidonville en journée. Ils rentrent a l’hôtel le soir pour ne pas perdre leur chambre et être blacklistés du 115. Il est clair qu’ils ne pourront pas tenir longtemps comme ça. 

– une famille de 7 a eu une proposition à Torcy le lundi soir. La chambre était trop petite et tellement ignoble qu’ils n’ont pas pu y dormir et ont trouvé refuge dans un bidonville. Vendredi 14, la préfecture a proposé un 2e hôtel à Soisy-sur-Seine. Ils y ont passé 2 nuits mais le manque de chauffage, cuisine et la présence de cafards les ont fait abandonner. En outre 3 enfants de cette famille sont scolarisés à Bures et la maman travaille à Rungis. 

Ces expulsions successives, c’est un éternel recommencement. Les familles se retrouvent face à des institutions sourdes et maltraitantes, qui préfèrent expulser plutôt que de penser des projets et à l’avenir, des associations absentes ou inefficaces, un racisme systémique et qui se trouvent à chaque fois plus fragilisées économiquement, physiquement et psychologiquement. En outre ces « solutions » coutent très cher et enrichissent des hôteliers véreux.

L’EPAPS pourrait proposer un bâtiment ou un terrain pour quelques années. Il n’en manque pas et il est possible de faire une convention qui limite la durée. Mais fermer les yeux et envoyer le problème à Torcy est tellement plus simple. L’EPAPS prétend protéger les intérêts de l’université, possède tout le plateau et les bâtiments désaffectés. Véritable seigneur local, il ne répond à aucun mail, aucun coup de téléphone, et son représentant a même « préféré ne pas donner son nom » lors du procès d’expulsion. Des travaux absurdes pour murer le point F, défigurant ce joli bâtiment sont maintenant bien entamés.

Interpellée, l’Université ferme les yeux, se décharge sur l’EPAPS …  Lors du procès, la présidence a refusé de nous écrire simplement que le Tiers-lieu « n’avait fait l’objet de plainte de la part d’aucune composante ». Ce qu’elle nous a bien confirmé à l’oral, mais l’écrire aurait apparemment constitué un trop gros affront à l’EPAPS .

Comme aucune vraie résorption « par le haut » des bidonvilles n’est pour le moment envisagée, nous continuerons en tant que collectifs de bénévoles, à dénoncer ces traitements cyniques donnés aux familles tziganes. Ils sont contre-productifs, inhumains et chers. Nous continuerons à proposer aux autorités locales que des expériences de stabilisation et de résorption des bidonvilles « par le haut » soient mises en place. Si vous avez des idées sur comment peser sur le seigneur de ces lieux, alias l’EPAPS, et/ou sur les autorités locales, nous sommes preneurs.Redressons la tête avant qu’il ne soit trop tard.

Salutations solidaires, 

Le collectif de soutien aux bidonvilles du Nord-Essonne

Pour un premier mai massif !

LES RENDEZ-VOUS DE PARIS SACLAY
14h République – Rendez-vous dans le cortège jeunes – au croisement rue Amelot/boulevard Voltaire
11h Bourse du Travail de Massy pour partir en manifestation jusqu’à Fontaine-Michalon et rejoindre la manifestation à Paris. 
12h30 Orsay ville pour départ en RER B (RER de 12h32) puis RER C. 
11h Les Ulis rassemblement place de la Liberté 

UN 1ER MAI MASSIF POUR GAGNER ! (APPEL INTERSYNDICAL)
Depuis plus de trois mois, le rejet de la réforme régressive des retraites ne faiblit pas et se maintient à des niveaux exceptionnels. En promulguant la loi, le Président de la République confirme son mépris à la fois envers les organisations syndicales et de jeunesse et l’ensemble de la population.
En s’entêtant, l’exécutif ne prend pas conscience de la responsabilité qu’il porte en s’enfermant dans le déni. Il est le seul responsable d’une situation explosive dans l’ensemble du pays. Durant douze journées de manifestations puissantes et de grèves interprofessionnelles, de multiples mobilisations territoriales et professionnelles, l’intersyndicale, dans une unité sans faille, a mis en mouvement des millions de travailleuses et de travailleurs, de privé.e.s d’emploi, jeunes et de retraité.e.s. Le vol de deux années de vie n’est pas acceptable ! La loi doit être abrogée ou ne pas être appliquée.

A cet enjeu indépassable des retraites s’ajoutent des préoccupations essentielles, notamment la question du pouvoir d’achat et des salaires et celle sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. A l’inverse de la logique du recul d’âge de la retraite portée par le gouvernement, l’augmentation des salaires et des mesures ambitieuses sur l’égalité salariale femmes hommes sont des leviers essentiels pour financer les retraites. Cette augmentation est d’autant plus urgente et indispensable dans le contexte actuel d’inflation galopante. Les agentes et agents de la Fonction publique subissent une situation extrêmement dégradée dans laquelle le quasi gel de la valeur du point depuis plus de dix ans joue un rôle majeur et néfaste La revalorisation de 3,5% du point d’indice du 1er juillet 2022, excluant les primes et indemnités, est largement insuffisante pour compenser les pertes de pouvoir d’achat intervenues et qui s’accroissent. Du fait de la revalorisation légale du SMIC au 1er mai, les détériorations de la grille indiciaire et des déroulements de carrière vont s’amplifier.

Nos organisations syndicales interpellent le ministre en charge de la Fonction publique et exigent des mesures générales importantes, pour tous les fonctionnaires comme pour tous les non-titulaires applicable dès le 1er mai. Les organisations syndicales CFDT, CGC, CGT, FAFP, FO, FSU, Solidaires et UNSA de la Fonction publique appellent tous les personnels des trois versants de la Fonction publique à participer massivement au 1er mai 2023 et à se joindre, le plus nombreux possible, aux manifestations organisées ce jour-là sur tout le territoire.

Le projet de la présidence, la fin de l’Université

Nous avons appris très récemment le projet de la présidence d’accélérer l’évolution du statut de l’«Université Paris Saclay».

De quoi s’agit-il ? Quels en sont les effets ? Quelles sont les questions qui restent ouvertes ?

Bref historique : De l’université Paris-Sud à l’«Université Paris Saclay»

En 2014, incitée par des promesses financières de la part du ministère, la présidence de l’Université Paris-Sud et des écoles situées dans les environs décident de former une Communauté d’Universités et d’Etablissements (COMUE), dénommée Université Paris Saclay. Il s’agit d’un regroupement de trois universités (Univ. Paris-Sud, Univ. Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), Univ.d’Evry Val d’Essonne (UEVE)), de 10 Ecoles (E.N.S. Cachan, Centrale Supélec, IOGS,  AgroParisTech, Ecole Polytechnique, ENSTA, …), et des organismes de recherche (CNRS, CEA, INSERM, INRA, INRIA, ONERA et IHES). Ce regroupement formalise un certain nombre de coopérations qui existaient déjà depuis plusieurs années. La fonction de cette COMUE est de coordonner la recherche et les formations dans le respect du principe de subsidiarité. Au sein de cet ensemble, les établissements autonomes d’enseignement supérieur et de recherche et les organismes de recherche conservent leur identité ainsi que leurs moyens.

La motivation essentielle affichée à l’époque est la visibilité internationale et le rang dans les classements internationaux (Classement de Shanghaï).

En 2016, Sylvie Retailleau, alors doyenne de la faculté des Sciences,  est élue présidente de l’Université Paris-Sud avec la promesse de maintenir l’entité Université Paris-Sud dans les projets de regroupements futurs. 

Plusieurs Ecoles de la COMUE, et en premier lieu l’Ecole Polytechnique craignent alors de perdre leur spécificité dans ce rapprochement avec des universités. En 2017, pour apaiser leur craintes, Sylvie Retailleau s’engage à dissoudre l’Université Paris-Sud dans l’Université Paris-Saclay, trahissant ainsi sa promesse électorale.

Malgré cela, le retrait de plusieurs Ecoles, dont l’Ecole Polytechnique, du projet de regroupement est actée par un discours de E. Macron en 2017. Ces dernières se regrouperont autour du projet de l’Institut Polytechnique de Paris (IPP).

En 2018, dans le but de rassurer les Ecoles, le gouvernement promulgue une ordonnance (ordonnance du 12 Décembre 2018) permettant aux Etablissements d’expérimenter de nouvelles formes de regroupements, tout en préservant les personnalités morales et juridiques (PMJ) des Ecoles. Ces nouvelles structures, dénommées Etablissements Publics Expérimentaux (EPE), permettent de déroger à plusieurs points du Code de l’éducation qui s’appliquaient strictement aux Universités – en particulier la proportion de membres élu.es dans les conseils centraux. Cette expérimentation est transitoire et ne peut durer que jusqu’à la fin de l’année 2028.

Au cours des années 2019-2020, une quinzaine de COMUE vont se transformer en EPE, dont l’Université Paris Saclay (Décret du 5 nov 2019). Dans cette nouvelle structure, EPE «Université Paris Saclay», l’Université Paris-Sud a disparu. Elle a été démantelée en ses composantes : 5 UFR, 3 IUT, Polytech et une nouvelle composante l’Ecole Universitaire de Premier Cycle Paris-Saclay (EU1CPS). Les autres membres de l’EPE sont constitués par les deux universités (UVSQ, UEVE), dites « Universités Membres Associés » (UMA), les quatre Ecoles (Centrale Supélec, IOGS et l’E.N.S. Cachan qui deviendra l’E.N.S Paris-Saclay) et les organismes de recherche. L’objectif est de fusionner à l’horizon 2025 les deux Universités dans l’EPE à l’image de ce qui a été fait avec l’Université Paris Sud.

Telle est notre situation actuelle. On peut y remarquer plusieurs points :

  • Une asymétrie notable dans la gouvernance de l’EPE Paris Saclay. En effet, le Conseil d’administration de l’EPE est constitué de membres qui proviennent de tous les établissements appartenant à l’EPE, en particulier des deux Universités et des Ecoles. 

Ces dernières conservant leur PMJ continuent à être dirigées par leur institutions propres alors que les composantes de l’ex-Univ. Paris-Sud sont dirigées par le Conseil d’administration de l’EPE, où siègent des membres de toutes les Universités et Ecoles du regroupement. Des décisions touchant directement le fonctionnement des composantes de l’ex Univ. Paris-Sud sont donc prises par des personnes qui n’auront pas à en subir les conséquences, puisque complètement extérieures à ces composantes, et ceci sans réciprocité. A terme, avec la fusion des deux Universités dans l’EPE, cette asymétrie se ferait aussi aux dépens de ces dernières.

Le principe de subsidiarité qui prévalait de façon homogène dans le cadre de la COMUE a été rompu. On constate en effet : 

  • Une dégradation de la démocratie universitaire. En dérogeant au Code de l’éducation le nombre d’élu.es dans les conseils a diminué. Par exemple, le CA de l’EPE Paris Saclay comporte seulement 50% d’élu.es alors que le Code de l’éducation impose aux CA des universités un minimum de 78% d’élu.es. Ceci n’était pas une obligation légale. Toutefois, cette réduction de la représentation démocratique a été un choix fait par plusieurs COMUE lorsqu’elles sont devienue des EPE … Mais pas toutes : par exemple, les EPE de Grenoble-Alpes ou de Lille ont gardé des proportions d’élu.es bien supérieures.
  • Une surcharge pour les personnels administratifs des services centraux. En effet, ce sont essentiellement les personnels de l’ex-Université Paris-Sud qui ont dû subir la surcharge administrative liée à la création de l’EPE.

En somme, l’ «Université Paris Saclay», n’a d’université que le nom ! C’est un Etablissement Public Expérimental dont les statuts se sont éloignés de ceux d’une Université tels que définis par le Code de l’éducation. Encore une fois, cela n’était en rien une obligation légale : l’EPE de Grenoble Alpes ou celui de Lille ont ainsi gardé des statuts très proches de ceux d’une université.

Sortie de l’expérimentation, un calendrier accéléré.

Le statut d’EPE ne peut pas durer au-delà du 12 décembre 2028 (c’est-à-dire 10 ans après l’ordonnance de 2018). 

Pour cela l’EPE devra être évalué par l’HCERES au moins un an avant cette date-butoir. Néanmoins, l’EPE peut demander sa sortie du statut expérimental avant ce terme et donc demander son évaluation par l’HCERES avant le 12 décembre 2027.

Si c’est le cas, à l’issue de cette évaluation, l’EPE pourra soit continuer l’expérimentation, soit pérenniser ces statuts dans une COMUE ou dans un Grand Etablissement. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une pérennisation – ce qui implique que les statuts du GE cible devront être similaires à ceux de l’EPE.

C’est donc cette dernière option que projette notre présidente de façon très précipitée, puisqu’elle nous a prévenu début avril 2023 qu’elle souhaitait amorcer la procédure de sortie de l’EPE dès le mois de juillet de cette année

Plus précisément, le calendrier proposé par la présidence consiste à mettre au vote au CA du 4 juillet la demande au ministère de l’évaluation par l’HCERES du projet de sortie de l’EPE vers un Grand Etablissement. L’HCERES aura alors six mois pour rendre son rapport, ce qui nous amène autour du mois de fevrier-mars 2024. Le CA devrait alors être à nouveau consulté  pour demander la sortie définitive du statut expérimental pour le Grand Etablissement.

Il est à noter que durant la même période des élections devront être organisées. En effet les instances de l’EPE doivent être renouvelée avant la fin mars 2024. L’objectif de la présidence est de toute évidence de passer en force à six mois de la fin de son mandat, et de mettre les nouveaux·elles élu·es devant le fait accompli.

Un Grand Etablissement n’est pas une Université

Comme une Université, un Grand Etablissement est un établissements public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP). Mais alors que les missions de service public et le fonctionnement d’une Université sont définis de façon précise au niveau national par le Code de l’éducation, un Grand Etablissement peut pour sa part déroger au Code de l’éducation. Il déroge même à l’article qui définit les EPCSCP (article L. 711-1 du code de l’éducation).

Le  Grand Etablissement est en fait une structure administrative qui échappe à  une grande partie du cadrage législatif qui s’impose aux universités. Les missions et le fonctionnement du Grand Etablissement sont essentiellement définis par ses statuts, qui sont approuvés par décret. C’est ainsi que les Grands Etablissements existants peuvent avoir des missions et des fonctionnements très différents. Par exemple, le Palais de la Découverte, le Collège de France, Centrale-Supelec et l’Université de Lorraine sont des Grands Etablissements.

Incités financièrement par le gouvernement, la quinzaine d’établissements qui sont actuellement des EPE ont dans une grande majorité le projet de devenir un Grand Etablissement. Nous assistons donc a une dérégulation complète du service public de l’enseignement supérieur, avec une diversification des types d’établissements, de leur missions (spécification et sélection des publics visés, dérégulation des droits d’inscriptions …) et de leur fonctionnement (proportion des membres élus dans les instances de gouvernance, rôle du CNESER, gestion des personnels …). En effet, il faut insister sur le fait que les étudiant.es ne seront plus inscrit.es dans une Université et que les personnels ne seront plus affecté·es à une Université, mais à un Grand Etablissement.

De plus, cette transformation consiste à soustraire les Etablissements publics de l’enseignement supérieur au contrôle législatif des parlementaires.

On voit donc qu’appeler « Université » un Grand Etablissement est au mieux une contrevérité, mais qu’il est difficile de ne pas considérer qu’il s’agit en fait d’une dissimulation (duperie, imposture) au service d’une vision politique nationale de l’enseignement supérieur non assumée puisque dissimulée.

Le Grand Etablissement Paris-Saclay : le projet porté par notre présidence.

Le projet présenté par la présidence de l’EPE actuel est affiché comme une pérennisation des statuts actuels sans grand changement, puisque comme on l’a vu c’est ce qu’exige la loi. Quels sont donc les changements des statuts considérés comme mineurs ? 

  • Un des points important est le changement de l’objectif quant aux deux Universités associées (UVSQ, UEVE). Initialement promises à une fusion dans l’EPE Paris-Saclay, sur le modèle de ce qu’a subi Paris-Sud, ces deux universités sont devenues à l’automne 2022 simples « Universités Membres Associées » (UMA), après le refus de leurs gouvernances respectives de renoncer à leur PMJ. Dans le projet de Grand Etablissement, les deux Universités conserveraient leur PMJ et deviendraient des « Universités Intégrées » (UI). 

Pourquoi cette différence subtile entre le statut actuel d’Université Membre Associé (UMA) et celui de « Universités Intégrées » (UI) ? Pourquoi ne pas avoir gardé le terme UMA ? Pour convaincre l’HCERES et le Ministère de façon purement rhétorique que les deux universités seront pratiquement fusionnées comme dans le schéma initialement prévu ? Ou bien s’agit-t-il d’introduire de réels changements~? Ce point n’est pas explicité dans le projets des statuts qui nous ont été présentés.

  • Le second point important, qui permet d’apporter quelques éléments de réponse aux questions précédentes, est le rôle de l’Ecole Universitaire de Premier Cycle Paris-Saclay (EU1CPS). Dans les statuts actuels de l’EPE, et qui sont repris dans ceux du projet de GE, l’EU1CPS bénéficie de l’accréditation à délivrer les diplômes nationaux de premier cycle et des diplômes d’Université (DU) dans toutes les disciplines de l’université Paris-Saclay. Les étudiant·es souhaitant s’inscrire pour l’obtention d’un des diplômes portés par l’EU1CPS sont incrit·es à l’EU1CPS. 

Mais quels sont les diplômes de premier cycle que l’EU1CPS délivrent actuellement? Tous les diplômes nationaux de 1er cycle qui étaient délivrés par l’ex-Univ. Paris-Sud sont aujourd’hui délivré par l’EU1CPS, sauf les Licences Double Diplôme (LDD) qui sont délivrées par l’EPE.

Pour le moment, les deux Universités Membres Associées ont transféré leur diplomation au niveau Master et doctorat à l’EPE. Elles délivrent encore la plus grande partie de leur diplômes nationaux de premier cycle en leur nom propre, même si certaines licences ont déjà reçu l’accréditation de l’EU1CPS en 2020. 

Le projet serait que les deux Universités Membres Associés, appelées à devenir des « Universités Intégrées », transfèrent à l’EU1CPS leurs prérogatives quant à la délivrance des diplômes nationaux de 1er cycle. Il prévoit des configurations variables selon les formations de premier cycle : 

  •  rien ne changerait pour celles qui sont déjà dans le périmètre de l’EU1CPS (elles forment des licences intégrées au niveau de Paris-Saclay, avec une maquette commune aux différents sites ; leurs cadrages réglementaires sont définis au niveau de l’EU1CPS) ;
  • les formations aujourd’hui sous accréditation locale (UEVE ou UVSQ) se verraient toutefois imposer un cadrage minimum.

La licence d’économie-gestion d’Evry est ainsi actuellement sous accréditation UEVE, et suit les cadrages définis à Evry. Au sein du GE, les collègues économistes auraient le choix : soit intégrer pleinement leur licence au niveau de l’EPE Paris-Saclay (ce qui suppose de définir une maquette unique de licence avec les économistes de Versailles-St Quentin et de suivre l’intégralité des cadrages de l’EU1CPS), soit rester autonomes (avec une licence d’économie-gestion à Evry et une autre à Versailles-Saint-Quentin). Mais dans le second cas, ils devraient désormais suivre quand même un certain nombre de cadrages minima définis au niveau de l’EU1CPS, en plus de suivre les cadrages spécifiques à Evry ou Saint-Quentin. Mais quelle sera l’ampleur de ces minima ? 

Une chose est sûre : les UI perdront la main sur tout ou partie de la définition des cadrages réglementaires de leurs formations de premier cycle, avec tous les risques de se les faire imposer « d’en haut » (c’est-à-dire par l’EU1CPS). Les CFVU évryenne et saint-quentinoise seraient ainsi maintenues … mais avec un rôle nettement amoindri.

En somme, dans le projet de GE, les Universités auront transféré toute leur diplomation nationale de premier cycle à l’EU1CPS, et de second et troisième cycle au GE. On voit donc que le passage de UMA à UI des universités, qui devrait s’opérer dans l’année qui vient selon le calendrier de la présidence de l’EPE, consiste à finaliser l’absorption dans le GE de la plupart des prérogatives des Universités en termes de formation. Les deux Universités Intégrées garderont donc leur personnalité morale et juridique (PMJ) … mais pour faire quoi, concrètement ?

En effet, à terme la majorité des étudiant·es qui étaient inscrit·es dans les UMA ne seront pas inscrit·es dans les UI mais seront inscrit·es soit directement dans le GE pour les 2e et 3e cycles soit dans l’EU1CPS pour les 1es cycles. Nous serons donc face à une situation inédite de deux Universités (au sens du Code de l’éducation) … mais sans aucun étudiant·es inscrit·es pour un diplôme national. 

Dans ces conditions, sur quels critères le budget de ces UI sera-il attribué? Sachant qu’aujourd’hui le nombre d’étudiant·es inscrit·es est un des paramètres qui déterminent l’engagement budgétaire de l’Etat, la question mérite d’être posée.

Si l’ensemble du budget formation est entièrement entre les mains du GE ou de l’EU1CPS, les UMA devenues UI deviendraient-elles des opératrices de formations sous la tutelle financière du GE ou de l’EU1CPS ?

Conclusion

La sortie de l’expérimentation vers le statut de Grand Etablissement 

  1. pérenniserait une asymétrie dans la gouvernance entre l’ex Univ Paris-Sud et le reste des UI et Ecoles
  2. pérenniserait une dégradation de la démocratie dans la gouvernance.

Présentée comme une pérennisation de l’actuel, avec des changements soit disant cosmétiques, il constitue en fait un changement majeur : 

  1. Il vide potentiellement les deux universités Associées actuelles (UVSQ et UEVE) de leurs étudiantes et étudiants en les rattachant à des structures qui leur échappent (Graduate Schools au sein du GE, EU1CPS pour les formations de premier cycle).
  2. Il s’agit d’une liquidation déguisée (non assumée) des Universités au sens du Code de l’éducation.
  3. Il soustrait au pouvoir législatif le fonctionnement des Etablissements de l’enseignement supérieur.

Voici un tableau récapitulant les différences entre Université, Établissement Public Expérimental et Grand Établissement :

  Université de droit commun (Code de l’Education) Etablissement Public Expérimental (Université à statut dérogatoire) Grand établissement (qui est régit par le code de l’éducation mais déroge à tout ce qui y définit une université)
Echéance/Temporalité Pérenne jusqu’à 2028 (10 ans après l’ordonnance de 2018) Définitif pas de retour possible
Composition des conseils 6 usagers, 8 personnalités extérieures, 8 professeurs, 8 Maitres de conférences, 6 BIATSS ITA (78% d’élu.es) cadrage national  peu contarignant : minimum de 40% d’élu.es. Inscrit dans le statuts. Saclay :  50% d’élu.es. Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau
Délai pour l’envoi des documents dans les conseils centraux Code de l’éducation Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau
Commissionde la Vie Etudiante et Universitaire 16 enseignants (dont 8 professeurs et 8 autres enseignants), 4 B.I.A.T.S.S., 16 étudiants (et leurs suppléants) ainsi que 4 personnalités extérieures. Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau, son existence n’est pas obligatoire
Commission de la Recherche De 60 à 80 % de représentants des personnels., De 10 à 15 % de représentants des doctorants, De 10 à 30 % de personnalités extérieures Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau Son existence n’est pas obligatoire
Comité Sociale d’administration (ex Comité Technique)   Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau
Recrutement Code de l’éducation, recrutement statutaire est la norme Code de l’éducation, recrutement statutaire est la norme Aucun cadrage national, dépend des statuts, modifiable au fil de l’eau, recrutement très problématique pour ceux qui ont perdu leur PMJ, i.e. périmètre employeur
       
       
Sélection des étudiants Formation par défaut non sélective (théorie) Formation par défaut non sélective (théorie) Plus aucune règle, diplome d’établissement
       
       
       
Frais s’inscription Cadrage national Cadrage national Aucun cadrage, peut être fixé par chaque filière
       
       
       
Financement RCE/LRU RCE/LRU Pas garantie par l’état, sur ressource propre
       
       
Périmètre/effectif Tous les établissements qui relèvent du code de l’éducation Les personnalités morales et juridiques sont protégés par leur statut, ie.e tout le monde sauf ex-paris-sud Les établissements qui conservent leur personnalité morale et juridique, sont protégés par leur statut  (le périmètre impacté est le périmètre employeur ex-u-psud) des effets néfastes
       
Rôle social ? (but lucratif ?) Service public de recherche et de formation Service public de recherche et de formation Intégration de formations à but lucratif possible
       
Avis du CNESER Oui Oui non

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Questionnaire de la DRH – Nous vous appelons à ne pas répondre

Le 18 avril 2023, vous avez reçu un questionnaire portant sur « la lisibilité et la perception de la transformation de l’établissement expérimental « Université Paris-Saclay ». Nous vous appelons à ne pas y répondre. 

Après Deloitte et Plein Sens, la présidence fait de nouveau appel à un cabinet de conseil privé : KPMG ! A quand un appel des instances à Mc Kinsey pour conforter leurs décisions et actions ?

Les questions sont orientées, relevant toutes du registre de la communication, du marketing et de l’incantation (excellence, attractivité, rayonnement, notorieté) sans jamais reposer la question des missions fondamentales de l’Université. La question de la production et la transmission des connaissances n’est jamais posée. Les questions sont d’un tel niveau de généralité, que le questionnaire sera donc immanquablement instrumentalisé par la présidence de l’Université pour asseoir statistiquement la légitimité de sa vision : une politique scientifique basée sur des listes de mots clé, une disparition irréversible et accélérée de notre Université au profit d’un Grand Établissement permettant de déroger définitivement au code national de l’éducation.

Nul besoin d’un questionnaire vide de sens, les vraies questions sont très régulièrement posées par les élus en CT/CSA et CHSCT/F3SCT, et ont été confirmées par l’enquête qualitative menée par le cabinet DEGEST à la demande des élus : de nombreux personnels de l’université sont en situation de souffrance au travail. Le voilà le véritable bilan de Paris Saclay : surcharge de travail, perte de sens, manque de reconnaissance financière et humaine, mise en concurrence des personnels et des étudiants, bétonisation des terres fertiles du plateau de Saclay. On en arrive à une situation catastrophique dans laquelle on ne trouve pas de personnels même lorsque des postes sont ouverts. Ainsi, à l’UFR sciences, 30 % des postes du service des ressources humaines sont à pourvoir. Les personnels sont à bout et l’Université va craquer. C’est à cette question qu’il faut s’attaquer sérieusement et ce questionnaire est loin d’être une action adéquate en réponse à ces souffrances !

Ni caution, ni renoncement 

Estimant que ce questionnaire n’est qu’un moyen d’obtenir un satisfecit qui efface les enquêtes précédentes qui elles ont montré les problèmes réels auxquels sont confrontés les personnels, nous vous appelons à ne pas y répondre !  

 Estimant que les instances statutaires sont systématiquement considérées comme des chambres d’enregistrement de décisions prises sans concertation, nous demandons à être reçus en intersyndicale par la présidence. Il s’agit que les vraies questions soient posées, que les Risques Psychosociaux associés à l’évolution de l’université soient enfin diminués. 

Rapprochez-vous des syndicats présents dans vos laboratoires, départements de formation ou services pour porter ensemble les solutions qui nous sortiront du marasme. Si personne ne travaille à notre place, que personne ne décide à notre place ! Il est temps de se réapproprier notre Université. 

CGT, FSU, SGEN-CFDT, SNPTES-UNSA,SUD éducation et Sud Recherche branche INRAE 

Contacts

ses-cgt.syndicat@universite-paris-saclay.fr

sgen-cfdt.syndicat@universite-paris-saclay.fr

snesup-fsu.syndicat@universite-paris-saclay.fr

snptes.syndicat@universite-paris-saclay.fr

sntrscgt.syndicat@universite-paris-saclay.fr

sud.syndicat@universite-paris-saclay.fr

Le jour où S. Retailleau n’a pas inauguré le bâtiment H. Moissan

Les photos à retrouver sur http://www.orsayenlutte.info/non-venue-de-sylvie-retailleau-a-paris-saclay/

Nous étions prêts et prêtes à accueillir notre ministre mais elle n’est pas là aujourd’hui. Elle a eu raison d’annuler sa venue, elle n’est pas bienvenue, elle ne fait plus partie de notre communauté.

Elle fait partie d’un gouvernement, soutenu par une minorité parlementaire, qui s’entête à imposer des lois injustes, inutiles et nocives, qui veut nous faire travailler toujours plus pour enrichir les actionnaires et les plus riches.

* Un gouvernement qui impose une réforme malgré l’opposition de l’immense majorité de la population, du parlement, des syndicats, malgré les grèves et les manifestations.

* Un gouvernement qui réprime les manifestants et tire sur celles et ceux qui défendent l’eau comme bien commun.

* Un gouvernement qui s’apprête à faire une opération de déportation à Mayotte

* Un gouvernement qui remet en cause la Ligue des Droits de l’Homme

Un gouvernement violent et qui ment

Le bâtiment inauguré aujourd’hui, comme tous ceux qui l’entourent ont été construits sur les terres les plus fertiles de la région. Cette dalle de ciment, recouverte de blocs de verre, de métal et de béton sera sans doute jugée très sévèrement par nos enfants quand il fera trop chaud et qu’il n’y aura plus assez d’eau ni de sols pour produire une nourriture de qualité. Au contraire, les personnes de Zaclay qui défendent ces terres sont menacées d’expulsion. Il s’agissat d’inaugurer un bâtiment que personne n’a voulu, qui pose des problèmes de transport, de condition de travail et d’étude. Le déménagement s’est fait en urgence et a encore une fois pesé sur des personnels déjà surchargés de travail.

Par ailleurs,  l’Université est actuellement dans une phase soi-disant « expérimentale ». C’est en fait une transformation irréversible des statuts des établissements universitaires pour qu’ils puissent déroger au code de l’éducation. Ce sera moins de démocratie, plus de précarité, plus de sélection des étudiant.es, plus d’inégalités, plus de compétition entre collègues et entre établissements. La fin de l’exception de l’Université Française. Et c’est bien la présidence actuelle qui œuvre pour que cette transformation se fasse au pas de charge et sans concertation.

Cette université qui se veut humaniste ne s’est absolument pas préoccupée de l’expulsion des familles en situation de grande précarité qui logeaient dans le bâtiment inutilisé du Point F, au cœur du campus. Elle est complice d’une politique anti-sociale et raciste.

Sylvie Retailleau n’a manifestement pas à s’inquiéter, son travail de destruction de l’enseignement supérieur et de la recherche est bien relayé localement à l’université Paris Saclay.

La réforme des retraites : symptôme d’une politique qui met la Terre en danger

A ce stade du mouvement social contre la réforme des retraites, les personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur et les unités de recherche de l’Université Paris-Saclay dénoncent à leur tour cette réforme et son traitement. Pour échanger sur les dangers de la mise en application de cette loi et définir ensemble des modes d’actions, une
Assemblée Générale est prévue

MERCREDI 29 MARS, 12h15-13h45
IDEEV
12 route 128, Gif-sur-Yvette (arrêt Joliot-Curie)
Salle Nicolai Vavilov

Cette Assemblée Générale est ouverte à l’ensemble des personnels de l’Université Paris-Saclay et s’appuie sur les positions du collectif ROGUES-ESR. Elle s’appuie aussi sur la motion votée par le Conseil Académique de l’Université Paris-Saclay qui soutient le mouvement social. L’objectif est de s’accorder sur nos revendications, les rendre visibles, et proposer des moyens d’action.

PRENONS LA PAROLE !
La résilience, l’inventivité, le courage (et sûrement un peu de chance) ont fait le succès d’Homo sapiens durant ces derniers millénaires. A l’heure où la terre fait face à des changements sans précédents, devons-nous baisser les bras face à un gouvernement qui ne prend pas la mesure des enjeux ? Notre devoir de femmes et d’hommes est de ne pas laisser prise à la résignation, d’entretenir l’espoir et d’utiliser notre imagination pour proposer des solutions. Notre devoir de chercheur.e.s ou enseignant.e.s-chercheur.e.s est de diffuser nos connaissances et de montrer comment les logiques gouvernementales sont orthogonales aux urgences sociales et environnementales.

QUATRE RAISONS POUR SE RASSEMBLER
1. Le GIEC (https://www.ecologie.gouv.fr/publication-du-6e-rapport-synthese-du-giec) alerte sur le fait que la fenêtre temporelle d’action pour limiter l’impact des changements climatiques se retrécit chaque jour. Les rapports du groupe 3 du GIEC préconisent sans relâche la diminution des inégalités, la redistribution des richesses et la cohésion sociale comme des leviers pour mobiliser des changements rapides. Ces éléments d’information figurent dans les synthèses du GIEC pour les dirigeants. Pourtant, les syndicats ont démontré que cette réforme des retraites était génératrice d’inégalités sociales : inégalités hommes-femmes, inégalités riches-pauvres, etc.
=> Notre devoir, en tant que scientifiques, est d’alerter le gouvernement sur l’incohérence de sa politique vis-à-vis des enjeux environnementaux.

2. Les personnels de l’Enseignement supérieur et la Recherche sont particulièrement visés par la réforme, du fait de carrières incomplètes : âge du premier emploi tardif car les années d’études ne sont pas comptabilisées, périodes de séjours à l’étranger sans cotisation pour une retraite en France. Pour de nombreux personnels de l’ESR, le départ en retraite sera à 67 ans, voire plus, avec une retraite incomplète (À la naissance, les femmes peuvent espérer vivre 67,0 ans sans incapacité et les hommes 65,6 ans en 2021). https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/lesperance-de-vie-sans-incapacite-65-ans-est].
=> La spécificité de nos métiers doit être reconnue.

3. Les projections du gouvernement qui justifient cette réforme se basent sur la diminution du nombre des actifs dans les années à venir (https://nosservicespublics.fr/). Cette projection s’appuie sur un sénario inquiétant de stagnation des emplois de la fonction publique. Depuis de nombreuses années, tous les secteurs de la fonction publique ont vu leurs effectifs diminuer en deça de seuils critiques (justice, police, hopitaux, enseignement, recherche, …). Pourtant, les services publics sont générateurs de cohésion sociale et sont une condition de l’égalité entre les citoyens. La Loi de Programmation de la Recherche se traduit certes par une augmentation de la part du PIB consacré à la recherche mais sans augmentation du nombre d’emplois publics et sans augmentation des dotations récurrentes.
=> L’ESR subit de plein fouet la stagnation des emplois dans la fonction publique.

4. Face à l’urgence climatique, l’augmentation du niveau d’éducation des populations est un levier reconnu. Pourtant, face à un taux d’encadrement déjà parmi les plus bas d’Europe dans le primaire et le secondaire et des performances en baisse des élèves, on poursuit la suppression de classes et de postes d‘enseignants. La stagnation du nombre d’emplois publics et le vieillissement programmé de l’âge moyen des enseignants et des
chercheurs est un facteur de risque, de même que la dégradation de l’enseignement public et sa privatisation ([https://www.cafepedagogiquenet/2023/01/30/la-cour-des-comptes-relance-la-privatisation-de-lecole/).
=> Les offres de formations privées (BTS, …) vivent grâce à des subventions de l’Etat. On nous parle d’innovation plus que de recherche Existe-t-il vraiment des exemples où des entreprises à but lucratif font augmenter le niveau générald’éducation d’une population et sont facteurs de réduction des inégalités et de justice sociale ?

Qu’est-ce qu’une caisse de grève ? Comment en bénéficier ? Comment y abonder ?

A l’Université Paris-Saclay, nous avons une caisse de grève. C’est une caisse de solidarité qui sert à soutenir les grévistes pour maintenir le rapport de force avec le gouvernement. Elle permet à tout agent de l’Université et de l’IP au sens large (Universités, CNRS, INSERM, écoles, CROUS, entreprises de ménage…) : 

– De se faire rembourser les retenues sur salaire lors de leurs jours de grève .
Le but est que personne ne soit empêché de faire grève pour des raisons financières. Nous remboursons les jours de grève à 100 % jusqu’à 70 € la journée. Pour les salaires plus élevés, le remboursement est plafonné à 70 €. Les personnels sont tous concernés, quel que soit leur statut (fonctionnaire, vacataire, contractuel,…) et leur employeur (université, prestataire,…).

– D’aider d’autres grévistes :
Aujourd’hui, des éboueurs et des raffineurs sont en grève. Ils peuvent bloquer l’économie mais cela nécessite que la grève dure. Comment les soutenir ? Il est crucial d’aller les voir sur les piquets de grève, de participer aux rassemblements de soutien, de montrer lors des manifestations que nous sommes nombreux à être d’accord avec eux. Une autre manière de les soutenir est de remplir leur caisse de grève pour que l’impact financier de la grève soit moins fort. La caisse de grève Paris Saclay a déjà donné 600 € à deux caisses de cheminots (Montparnasse et gare de l’est) et 800 € à une caisse interprofessionnelle. Nous avons vérifié que les versements allaient vraiment aux grévistes, syndiqués ou non syndiqués.

– De soutenir la mobilisation locale en participant au paiement de tracts, de banderoles, d’autocollants,…

Pour bénéficier de la caisse de grève, il suffit d’écrire un mail à caissedegreveps@framalistes.org. Les personnes derrière la liste sont peu nombreuses et syndiquées dans plusieurs syndicats différents. Elles répertorient les demandes et organisent les remises de chèque. Il ne faut pas hésiter à faire la demande. Les conséquences des grèves sont très injustement réparties (l’effectivité des prélèvements dépend des services et des laboratoires, l’impact dépend du salaire et de l’organisation de vie de chacun). Chacun a ses raisons de faire appel à la caisse de grève. Les agents sont remboursés quel que soit leur statut et leur employeur, qu’ils et elles soient syndiqué.es ou non, présents en Assemblée Générale ou non.

Pour abonder à la caisse de grève, c’est ici https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/caisse-de-greve-de-l-universite-paris-saclay 

Assemblée générale lundi 20 mars à 17h45 – Bâtiment 336 – salle 101-103

Grève et manifestation interprofessionnelle à Paris jeudi 23 mars  – Rendez-vous à venir

Jeudi 16 mars, le gouvernement étant en minorité, c’est sans surprise qu’il a choisi d’avoir recours au 49.3 plutôt que de passer au vote la réforme des retraites. Après un mois et demi de mobilisation, des millions de personnes dans la rue, des grèves, parfois reconductibles, des sondages qui donnent une majorité écrasante contre la réforme, c’est un véritable déni de démocratie. Pourtant, Olivier Véran avait affirmé qu’il s’agissait d’«un mouvement qui correspond à une expression démocratique, que nous respectons bien entendu» avant de compléter «Nous espérons que cette expression populaire ne se transformera pas en blocage.». Leur stratégie est donc claire : être minoritaire dans l’Assemblée ne les arrêtera pas, être minoritaires dans la population ne les arrêtera pas… la seule chose qui les dérange aux entournures, ce sont les poubelles qui ne sont pas ramassées. 

Aujourd’hui, l’utilisation du 49.3 est aveu de faiblesse. Il prouve que le mouvement social, en faisant pression sur les députés, a eu un impact. Si on ne veut pas que le gouvernement continue à nous imposer sa politique même quand personne n’en veut, Olivier Véran nous a donné la voie : il faut bloquer le pays ! Alors, certes, dans l’université, nous ne sommes ni éboueur·ses, ni cheminot·es, ni gazier·ères, ni raffineur·ses, mais nous représentons un espace de réflexion, de construction des alternatives, de formation de la jeunesse qui a toute sa place dans les mobilisations. Par ailleurs, rappelons qu’en 2006, ce sont les étudiant·es qui ont fait reculer de Villepin et son contrat de première embauche et qu’en 2009, les enseignant·es-chercheur·ses ont réussi à imposer un rapport de force qui a empêché l’application de la modulation de service.

Aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de s’exprimer contre une loi, mais aussi d’exprimer sa colère face un déni de démocratie du gouvernement.  Déni démocratique face aux organisations syndicales qui dure depuis trop longtemps d’abord et déni démocratique face au parlement maintenant.

Personne ne fera grève à notre place, c’est le moment non seulement de soutenir la grève mais aussi de la faire.

Ne subissez pas la grève, faites la !