Chaires de Professeurs Junior

En ce jour où les CPJ sont à l’ordre du jour du conseil académique, nous tenons à vous rapporter cet avis voté à l’unanimité (CGT, SUD, FO, FSU, SGEN-CFDT, UNSA, SNPTES)au comité technique ministériel du 24 octobre:

« Le comité technique du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se prononce une nouvelle fois contre les « chaires de professeurs juniors » et appelle les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche à ne pas les mettre en place »

La FSU précise ainsi son opposition au dispositif des CPJ:

… qui dynamite le principe du recrutement d’un fonctionnaire d’Etat susceptible d’exercer partout en France. C’est sur un projet très spécifique qu’une période d’essai de plusieurs années s’engage avec obligation contractuelle de résultats. Le dispositif se caractérise par l’inégalité : d’abord dans l’accès lui-même aux corps de PU et DR, puis dans des perspectives de carrières renforcées par un financement incomparable par rapport aux collègues recrutés par la voie normale. (…) 
Contrairement aux allégations du ministère, le recrutement sur chaire se fera forcément au détriment des recrutements par concours puisque la masse salariale et les postes de fonctionnaires sont contraints par le gouvernement. Enfin ce dispositif renforce l’écosystème d’appels à projets et par conséquent la précarisation que subit déjà l’ESR. Pour toutes ces raisons la FSU souhaite la fin de ce dispositif au profit d’un recrutement d’enseignant·es-chercheur·es et de chercheur·es titulaires. 

Après une première campagne 2021 organisée de plus, de l’avis de tous, dans des conditions complètement déraisonnables, la campagne 2022 a été lancée sans prendre le temps de la réflexion. Au SNESup, les retours de nombreuses universités révèlent que les CPJ sont souvent publiées sur des profils typiques de postes MCF, que les candidat⋅es sont les mêmes et qu’en cas de succès à plusieurs concours, ils ou elles choisissent un poste MCF plutôt que CPJ.

Enfin, nous rappelons que le 12 janvier 2022, Sylvie Retailleau, présidente de l’université, reconnaissait devant le département de physique que les CPJ posaient des problèmes de précarité, d’inégalité de parcours par rapport aux MCF, de liberté académique et qu’aucun département ne préférait des CPJ à des MCF, mais que le ministère proposait ça ou rien. Il nous paraîtrait donc fort judicieux que l’actuelle présidence de l’université aille réclamer à l’actuelle ministre de l’ESR, Retailleau Sylvie, la conversion des postes CPJ 2023-25 en postes classiques.

Stratégie et réorganisation de l’université – Prendre le temps de la réflexion

Lors du Conseil académique (CAc) du 7 novembre prochain, la présidence de Paris Saclay compte faire valider le principe d’une fusion a minima avec les Universités Membres Associées et les écoles. Il s’agit d’un changement important et d’un nouveau passage en force.
Nous exigeons dans l’immédiat de prendre le temps de réfléchir collectivement aux enjeux de cette fusion avortée,  avec l’ensemble des communautés concernées sur la base d’éléments transmis en toute transparence par les présidences. 
Nous demandons aussi soit réexaminé dans les meilleurs délais le périmètre géographique des formations qui forcent les étudiants à faire des allers-retours sur des sites éloignés de dizaines de kilomètres.
Dès l’annonce de la création de Paris Saclay, nous avons dénoncé les risques associés à ce projet qui :

  • instaure une université à deux vitesses, excluant notamment l’Ecole Universitaire du Premier Cycle du périmètre d’excellence, au nom de la visibilité, de l’attractivité internationale et de quelques places dans les classements, 
  • étrangle la démocratie universitaire : les élu·es sont absent·es du comité de direction, sans pouvoir au CA dominé par les extérieurs et la présidence, et moins bienreprésenté·es dans les autres conseils,
  • complexifie toutes les démarches par la multiplicité des périmètres et des niveaux de décision : les chaînes de décision s’allongent considérablement pour les universités associées,
  • maltraite les personnels à coup de fusions imposées, de surcharge de travail, de perte des valeurs du service public, de manque de perspectives et de clarté,
  • fait avancer à marche forcée et sans concertation un attelage hétéroclite dont plus personne ne comprend la structure et la logique.

A ce stade, toutes nos craintes se sont hélas vérifiées.
En 2025,  les universités de Versailles SaintQuentin et d’Evry, dites universités « membres associés » (UMA) ainsi que les écoles d’ingénieurs auraient dû intégrer définitivementl’Université Paris Saclay. Le discours a pourtant brutalement changé ce printemps. La fusion annoncée ne se fera pas, on parle maintenant  « d’intégration« Les UMA garderont leurs conseils centraux et, à l’instar des écoles, leurs personnalités morales et juridiques. 
S’agit-il d’une victoire pour nous qui nous opposons à ce projet depuis des années ? Malheureusement non ! Les formations commencent à être mutualisées, les financements arrivent via Paris-Saclay, les étudiants en master et doctorat sont majoritairement inscrits à Paris-Saclay (et plus dans les universités associées). L’université Paris-Saclay a ainsi vocation à être seule propriétaire de la « marque », à sélectionner les formations et les recherches qui lui conviennent le mieux pour les labelliser, et donc à réaliser une sorte de « tri » extrêmement dommageable à la cohésion des universités. En somme, le pouvoir a commencé à se concentrer à l’université Paris Saclay, dont les UMA sont désormais exclues. Les situations absurdes que nous anticipons depuis des années se multiplient. Ainsi, contrairement à toutes les promesses, il y a bien des formations à cheval sur plusieurs universités avec des étudiants qui doivent faire des heures de transport en commun. Lstatu quo n’est donc pas une option. 
Une fois de plus, nous ne prenons pas le temps de réfléchir. Avec cette fusion avortée, on a perdu le cap. Le flou est généralisé. Les personnels qui ont travaillé depuis des années à la fusion (parfois malgré eux et elles) se retrouvent désemparés et les nombreuses questions qui se posent ne trouvent pas de réponses
Aujourd’hui, les UMA subissent tous les inconvénients de la fusion administrative, mais sans aucun des avantages pédagogiques et scientifiques qu’on nous avait fait miroiter (collaborations, discussions, optimisation, augmentation des moyens, etc.). 
Le 7 novembre, vos élus au Conseil académique porteront cette exigence démocratiqueminimale. 

Assemblée générale 

Jeudi 20 Octobre, 12H devant l’ENS Paris-Saclay

La semaine dernière, le gouvernement commençait des réquisitions de grévistes dans les raffineries de Total pour les faire retourner au travail de force. Pourtant ils ne font que demander une augmentation de salaire bien légitime étant donnée l’inflation et les profits de Total.

Cette attaque du droit de grève a mis le feu aux poudres.  La réponse a été rapide et massive pour construire la journée de grève nationale du mardi 18 octobre qui nous a rassemblés pour revendiquer des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail, des moyens pour l’éducation dans les lycées, les lycées pro et les facs, entre autres.

Nous étions un cortège d’étudiants et personnels d’Orsay et de Saclay, ce mardi, à nous battre pour de meilleures conditions d’études, de travail et de meilleurs salaires pour le personnel. Avec nous les cortèges des facs de région parisienne pour, on l’espère dès cette semaine, construire un mouvement d’ensemble.

C’est pourquoi nous nous mobilisons et vous invitons ce jeudi à 12h devant l’ENS Paris Saclay (4 av. des Sciences, Gif sur Yvette) pour une Assemblée Générale des étudiants et du personnel de Saclay et Orsay pour construire la suite de la mobilisation.

Le collectif Saclay en lutte, avec le soutien de 

CGT, FSU, Colldoc, Ensemble!, Jeunes insoumis.es Paris Saclay, NPA, POI

Le 18 octobre pour les salaires est la défense du droit de grève

Mobilisons-nous pour les salaires et la défense du droit de grève

Mobilisation et grève le 18 octobre

Arrêt des tâches techniques et administratives et des cours

Manifestation à 14h place d’Italie

En 2022, les grandes entreprises, et notamment les compagnies pétrolières, font des bénéfices records : 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre 2022 pour Total, 17,9 milliards pour ExxonMobil. Des milliards d’euros de dividendes sont versés aux actionnaires. Pour les travailleur·ses, le constat est bien différent :  une inflation de près de 10 %, des risques de coupures de chauffage et d’électricité… 


Les salarié·es de Total et Exxon sont massivement mobilisé·es pour réclamer avant tout le rattrapage de l’inflation et une meilleure répartition des richesses créées par les travailleuses et travailleurs. Elles et ils demandent l’ouverture immédiate d’une négociation sérieuse. C’est cette situation de blocage patronal qui crée aujourd’hui la pénurie de carburants. Une limite a été franchie par le gouvernement, faisant procéder aux réquisitions des salarié·es des raffineries et dépôts par les préfectures. Cette procédure déjà condamnée par l’Organisation Internationale du Travail constitue une atteinte inacceptable au droit constitutionnel de grève, seul levier des travailleur·ses dans leurs négociations, et aux libertés fondamentales.


Face à la pénurie de carburants, la colère est naturelle, mais ne nous trompons pas de cible, les responsables sont les directions des pétroliers, qui pressurent systématiquement les travailleur·ses, et l’exécutif, qui les soutiennent et organisent la casse du droit du travail. La question des salaires touche tous les secteurs, le privé comme le public, dont l’université. La revalorisation de 3,5 % du point d’indice : 

– est très loin de compenser l’inflation de 2022, sans parler de celle de ces dix dernières années pendant lesquelles le point d’indice était gelé.

– ne touche qu’une partie des personnels de l’université et ne concerne pas les travailleur.ses précaires, de plus en plus nombreux.ses

– n’est pas abondée par l’état pour 2022 


D’un point de vue global, loin de protéger les travailleur·ses, les projets de réformes en cours vont augmenter la précarité et la pauvreté : la réforme de l’assurance chômage ne permet par exemple plus aux travailleur·ses intermittent·es de vivre décemment, la réforme des retraites, basée sur une fausse excuse de « nécessité » alors que les caisses de retraites ne sont pas déficitaires, veut allonger l’âge de départ alors même qu’un quart des français les plus pauvres meurent avant 62 ans.


Parce que le sur-enrichissement des milliardaires sur le dos des travailleuses et travailleurs n’est pas acceptable, parce que le droit de grève est fondamental pour garantir les conditions de travail, rejoignons la mobilisation interprofessionnelle le 18 octobre !


Une caisse de grève est à disposition si besoin, contactez caissegreveps@framalistes.org.

Soirée organisée par les bifurcateurs de l’Agro

En mai dernier, de jeunes diplômés de l’AgroParisTech avaient appelé leurs camarades de promotion à déserter l’ingénierie et la recherche actuelles.
Lundi 10 octobre, ils nous invitent à en discuter.

Le lundi 10 octobre – 18h sur le campus de Centrale Supelec (Saclay), Bâtiment Bréguet, Salle du Grand Conseil

Soirée organisée par les agros du discours à 12 Millions de milliards de vues:
Mais quelle vie voulons nous? 
En mai dernier, nous avons appelé nos camarades de promotion à déserter l’ingénierie et la recherche actuelles, à cesser de nuire à l’heure où l’industrie ravage tout. 
Dans notre discours, nous donnions quelques pistes à celles et ceux qui doutent: où aller, que faire, avec qui et comment? 
Lundi 10 octobre 2022, nous organisons une rencontre pour vous qui voulez bifurquer: venez écouter des histoires de désertion et des récits de luttes, questionner des modes de vie qui peuvent vous paraître encore lointains ou intimidants. À nos témoignages s’ajouteront ceux d’autres personnes aux profils variés que nous avons invité afin qu’elles répondent à vos questions. 
Le but de cette rencontre est de vous aider à franchir le pas qui vous sépare de la vie que vous voulez. 
Venez nous rencontrer, et vous rencontrer entre vous pour avancer ensemble par la suite. 
Apportez à manger ou à boire et n’hésitez pas à inviter votre petit frère, votre tante qui déprime dans un bureau à Palaiseau ou votre voisine chez qui vous avez flairé le ras-le-bol!

Le 29 septembre, en grève pour nos salaires !

MANIFESTATION À 14h à Denfert-Rochereau
Départ collectif en manifestation jeudi, 12h30 au RER Orsay ville
Rendez-vous à 14h à Paris devant l’Indiana Café sur la place Denfert-Rochereau

Macron vient de nous annoncer la fin de l’abondance. Avec cette déclaration, il fait semblant d’avoir enfin compris qu’il est urgent de diminuer notre consommation de gaz et de pétrole pour lutter contre le réchauffement climatique…

Mais de quelle abondance parle-t-on avec une inflation de 6 % par an ? On minimise déjà notre consommation pour faire des économies… Et ce sont les plus précaires qui le paient le plus chèrement. Seule une meilleure répartition des richesses accompagnée d’une réorganisation collective de la société pourra permettre de diminuer drastiquement les émissions de CO2 sans accroître la précarité. D’ailleurs, en parallèle, les entreprises du CAC40 font des profits records, preuve que ce qu’on paie en plus va, au moins en partie, dans leurs coffres.

Après des années de gel du point d’indice, le gouvernement n’a octroyé qu’une augmentation ridicule de 3,5% du point d’indice, loin de compenser l’inflation et la perte de pouvoir d’achat accumulée. Résultat, les premiers échelons des catégories B et C sont rattrapés par le SMIC et une revalorisation de ces plus petits salaires est de plus en plus urgente.

Pour les doctorant·es, la sous-revalorisation du point d’indice par rapport à l’inflation induit une perte de revenu de 600 euros par an, soit environ un mois de loyer ! Les vacations ne sont pas toujours mensualisées et sont rémunérées sous le SMIC, comme les heures complémentaires, à un taux deux fois moindre que celui du premier échelon du corps des maîtres de conférences (41€ contre environ 80€/HETD). Les doctorant·es sont également confronté·es à de fortes inégalités de rémunération, selon les contrats et les employeurs. À cela, il faut maintenant ajouter la différence d’année de démarrage, car la Loi de Programmation de la Recherche a augmenté les rémunérations… mais seulement pour les nouveaux·elles doctorant·es, ce qui fait qu’un·e doctorant·e qui commence cette année va gagner 200€ de plus par mois qu’un·e doctorant·es en troisième année ! La revalorisation des contrats doctoraux doit être étendue à ce lles ·ux déjà en poste !

Pour revaloriser les rémunérations des enseignant·es -chercheur·ses, la LPR a introduit le RIPEC, dont le RIPEC 1 qui est une prime identique pour tous les fonctionnaires mais pas pour les contractuel·es ni les vacataires qui ont souvent des salaires plus faibles. Et les RIPEC 2 et 3 mettent en concurrence les gens du même corps, comme le RIFSEEP avant lui. On ne veut pas des primes au mérite, mais de véritables augmentations de salaires pour tous·tes, enseignant ·es-chercheur·es ou BIATSS, titulaire, contractuel·les ou vacataire !

Quant aux étudiant·es, ils et elles sont touché·es de plein fouet par une précarité qui n’a de cesse de progresser. Aujourd’hui, près d’un·e étudiant·e sur quatre vit sous le seuil de pauvreté et ils et elles voient leurs conditions d’études se détériorer : amphis bondés, passage en distanciel pour de multiples raisons, manque criant d’enseignant·es et de moyens, une sélection toujours plus forte à l’entrée de l’université et en master, la fermeture de restaurants universitaires… Tout cela dans le cadre anxieux de formations qui, loin d’avoir le droit d’être émancipatrices, sont de plus en plus orientées vers une reproduction du système capitaliste qui montre plus que jamais ses dangers.

Décidément, de quelle abondance parle-t-on ?

MANIFESTATION À 14h à Denfert-Rochereau
Départ collectif en manifestation jeudi, 12h30 au RER Orsay ville
Rendez-vous à 14h à Paris devant l’Indiana Café sur la place Denfert-Rochereau

Coll·Doc, FSU, la CGT, Sud éducation, UNEF

Paris Saclay prête à accueillir les étudiants ? Pas vraiment…

Pendant l’été, le béton a encore bien poussé sur le plateau de Saclay. Avec l’arrivée de l’AgroParitech (3500 étudiants et personnels),  et du pôle BPC (Biologie-Pharmacie-Chimie :3300 étudiants), ce sont des milliers d’étudiants qui vont s’ajouter au cours du mois de septembre. 

L’université est-elle vraiment prête à les accueillir ?

Les problèmes de transport s’amplifient : suite à un appel d’offre, l’entreprise de gestion des bus a changé. On y manque de chauffeurs de bus, ceux-ci démissionnent et sont très souvent absents. A se demander si on n’a pas une fois de plus choisi l’entreprise la moins chère, sans se demander si ce n’était pas au détriment des salaires, des conditions de travail des salariés et de la prestation aux usagers…

Le plateau se remplit donc de voitures alors que les structures, routes et parkings (payants !!) ne sont pas adaptés. Et qu’on ne nous resserve pas la prochaine arrivée de la ligne 18 qui ne sera pas opérationnelle tout de suite et ne résoudra pas les problèmes [https://nonalaligne18.fr/].  À quand une flotte de vélos, une infrastructure et des transports publics à la hauteur des besoins ?

La restauration est déjà un problème criant dans la vallée depuis l’année dernière au moins avec de nombreux étudiants qui ont choisi d’arrêter de se nourrir le midi devant la longueur de la queue et le prix des food-truck et autres cafétérias. Le plateau prend le même chemin avec des restaurants universitaires sous-dimensionnés. Il y aura un CROUS de 1000 repas/jour à BPC pour un effectif annoncé de 3300 étudiants et 1400 personnels. Celui qui va remplacer le CESFO fera 800 repas par jour, soit à peine plus que l’actuel CESFO (600) et ce malgré l’arrivée massive de personnels. À quand une offre de restauration sociale à la hauteur des besoins ?

Une conséquence ? La rentrée de BPC se fera partiellement à distance. La honte !La silicon valley à la française, c’est vraiment que du bling-bling !

CollDoc se mobilise pour obtenir l’exonération des frais d’inscription pour les doctorant·es et s’assurer de la mensualisation des vacations !

CollDoc, le collectif des travailleur·ses précaires de l’Université Paris-Saclay, se mobilise pour obtenir l’exonération des frais d’inscription et s’assurer de la mensualisation des vacations !

Suite à notre lettre ouverte adressée à la Maison du Doctorat ainsi qu’aux responsables des ED, un rendez-vous nous a été proposé.

Quatre arguments nous semblent justifier l’exonération des frais d’inscription :

1/ les doctorant·es, financé·es ou non, sont des travailleur·ses, assurant tant des charges d’enseignement que garantissant la visibilité académique de l’université du point de vue de la recherche. Il n’est pas légitime de devoir payer pour pouvoir travailler.

2/ les doctorant·es sont des travailleur·ses au statut précaire et destiné·es à toujours plus de difficultés financières : vacations payées en dessous du SMIC, revalorisation seulement partielle du minimum des contrats doctoraux pour celles et ceux qui en ont, travail gratuit tant en termes de corrections de copies indues ou de surveillances d’examens non rattachés à nos enseignements que du point de vue du temps de travail réel correspondant à une heure de TD. Sur ce point, les équivalences officielles sont qu’une heure de TD correspond à 4,2 heures de travail réel. En raison notamment de l’augmentation continue du nombre d’étudiant·es, il s’agit d’une sous-estimation de plus en plus importante du temps de travail réel (qui affecte également les enseignant·es-chercheur·ses titulaires !). Rappelons enfin que les contrats de thèse sont généralement de trois ans tandis que la durée réelle moyenne des thèses est de 6 à 7 ans. En moyenne, nous travaillons la moitié du temps de thèse gratuitement.

3/ la reprise de l’inflation nous a déjà fait perdre plus de 1000 euros de pouvoir d’achat sur l’année 2022-2023, et ce montant est voué à augmenter toujours plus dans la mesure où les prix ne sont pas prêts de se stabiliser.

4/ il est possible de s’inspirer des dispositifs mis en place par des universités comme Paris Nanterre ou Paris 1. Si cela a été possible là-bas, pourquoi pas Saclay, l’une des premières universités au classement de Shanghai ?

Si vous partagez notre position, vous pouvez signer la lettre et la faire signer pour manifester le soutien des doctorant·es à cette demande : https://colldoc.fr/lettre-ouverte-pour-une-exoneration-des-frais-dinscription-au-doctorat/

Sur la question des vacations, nous organisons un recensement à l’échelle de l’université des statuts des vacataires, CEV, ATV, doctorant·es financé·es et inscrit·es à Saclay, non financé·es et inscrit·es à Saclay, non inscrit·es à Saclay, ou encore docteur·ses sans poste. Si vous voulez nous aider dans cette tâche, vous pourriez poser la question suivante à vos directeur·ices de département :

Quelle est la structure de la population des vacataires dans le département de XXX ? Combien y a-t-il de vacataires ? Quelle proportion de CEV ? Quelle proportion de doctorant·es inscrit à Saclay et financé ? Quelle proportion de doctorant·es inscrit à Saclay et non financé ? Quelle proportion d’ATV non inscrit en thèse à Saclay, c’est-à-dire les doctorant·es inscrits ailleurs qui viennent faire des vacations et les docteurs sans poste qui y trouvent de quoi tenir en attendant le recrutement ? Parmi les vacataires doctorants inscrits à saclay et donc financé, quelle est la nature des financements ?

Et envoyer les informations recueillies sur contact@colldoc.fr.

Le collectif s’alerte également du nombre de personnes qui nous ont contacté·es pour nous rapporter des situations professionnelles extrêmement difficiles. La même adresse contact@colldoc.fr peut être utilisée si vous ou des proches se retrouvent face à des problèmes liés aux conditions d’encadrement, de travail ou de rémunération. En particulier, en cas de non-respect de l’obligation légale de mensualisation des vacations, n’hésitez pas à vous adresser à nous.

En solidarité,
Pour le collectif CollDoc.

RIPEC 3 : au cœur de l’usine à gaz

La CCEC (Commission des Carrières des Enseignants Chercheurs) s’est réunie pour examiner les candidatures à la prime C3 du RIPEC (régime indemnitaire des personnels EC). Il s’agissait de donner un avis local avant d’envoyer les dossiers au CNU qui donnera un autre avis avant de les renvoyer à l’université où un comité statuera pour conseiller la présidence qui prendra la décision in fine.

Vous trouvez ça compliqué ? La FSU aussi. Les élus des listes UHDE ont  donc commencé la réunion par une déclaration que vous trouverez ci-dessous rappelant la position des syndicats FSU :   
– en règle général, la FSU demande à ce que les primes soient intégrées dans le salaire et à ce que les augmentations de salaire se fassent via une augmentation du point d’indice    – cette procédure est une usine à gaz. Elle génère du travail inutile puisque tous les dossiers seront examinés  trois fois, deux fois en local et une fois au CNU   
– elle privilégie le localisme qui  favorise le défaut de neutralité et les conflits d’intérêt. Pour éviter ces écueils, les dossiers sont parfois confiés à des collègues non spécialiste et on risque alors l’incompétence thématique.   
– les élus ont donc proposé de continuer comme les années précédentes en confiant l’évaluation des dossiers au seul CNU en  mettant un avis « très favorable » à tous les dossiers.
Cette proposition a été accueillie non par un débat  argumenté et contradictoire, comme on pourrait l’attendre dans une instance démocratique, ou à défaut, collégiale, mais par des leçons de morale et en mettant en cause l’éthique, et le sérieux des élus.  Le vote sur la proposition de « mettre la mention  très favorable à toutes les candidatures » a pourtant montré que cette proposition  était considérée sérieusement par les membres du conseil puisque le résultat a été très partagé : 12 oui, 12 non, 2  abstentions et 2 refus de vote.          
Un second vote a eu lieu après une interruption de séance  qui a permis d’augmenter la pression sur ceux qui avaient voté de manière « déraisonnable » et a mené à 10 oui, 13 non, 3 abstention et 2 refus de vote. 
Il a donc fallu « examiner les candidatures » une par  une, parodie d’examen par les pairs qu’un tableur aurait pu faire tout seul : pour chaque candidature  le meilleur des avis donnés par chacun des deux  rapporteurs sur chacun des 3  points recherche, enseignement et charges collectives a été attribué au dossier  : Réservé, Favorable, Très Favorable, sauf dans  le cas où les deux avis des rapporteurs étaient Réservé et Très Favorable dans ce cas l’avis transmis a été  Favorable.
Nous maintenons qu’il faut parfois refuser d’effectuer  un travail lorsqu’il est inutile et injuste et qu’un examen des candidatures par le CNU est tout à fait raisonnable, c’est d’ailleurs de cette façon que nous fonctionnions depuis des années.           

 Déclaration des élus FSU 
Je ne vais pas rappeler la position de la FSU sur les primes en général et sur la revalorisation des salaires car je pense que vous la connaissez.
Depuis cette année, la procédure d’attribution de primes individuelles a été modifiée dans le cadre du  RIPEC. Il revient désormais aux universités d’organiser des évaluations en plus de celles réalisées par le CNU.
Néanmoins, depuis la mise en place de la PES, devenue ensuite PEDR, Paris-Sud  avait fait le choix de s’en remettre au CNU pour les évaluations des dossiers. Choix qui a perduré après la dissolution de L’Univ. Paris-Sud dans L’Univ. Paris Saclay.
A notre avis, ce choix permet de diminuer les effets du localisme qui sont :  le défaut de neutralité,  la présence de conflits d’intérêts,l’incompétence thématique (au sens des disciplines CNU) et la méconnaissance des conditions de travail dans lesautres composantes. Il permet aussi d’éviter une surcharge de travail des collègues liée aux  demandes d’évaluationtoujours plus nombreuses.
Nous proposons de continuer de cette façon et pour cela de transmettre les dossiers au CNU avec un avis « très favorable » à tous les dossiers.
Nous sommes ainsi strictement « légalistes » et amplement « bienveillants ». (ces termes avaient été employés par Souhil Megherbi au début de la réunion pour indiquer l’esprit dans lequel les dossiers allaient être jugés)
Nous souhaitons aussi insister sur le fait que la nouvelle procédure a été mis en place dans un calendrier  très contraint et qu’à notre connaissance, la traduction  locale des critères et les modalités d’attribution de ces nouvelles primes n’ont pas été clairement définis. En effet plusieurs questions se posent quant à la traductions  locale des lignes directrices de gestions ministérielles, comme concernant les montants et le nombre d’attributions par corps et par grade et ainsi que par genre par exemple ainsi que l’interaction de la prime C3 avec la C2. Nous souhaiterions donc savoir quelle sont les procédures qui seront appliquées à l’Université Paris Saclay pour l’attribution de la prime C3.

Habemus ministram!

L’excellence, à quel prix?

Sylvie Retailleau, présidente de l’Université Paris Saclay, est nommée ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Rien de surprenant après sa participation active à la préparation de la Loi de Programmation de la Recherche par l’écriture d’un des rapports initiaux [https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/loi_programmation_pluriannuelle/45/9/RAPPORT_FINAL_GT1_-_Financement_de_la_recherche_1178459.pdf] et plus généralement vu son fidèle soutien dès son élection à la tête de l’université Paris-Sud en 2016 aux contre-réformes qui ont frappé l’ESR. En particulier l’emblématique méga-fusion ayant abouti à « l’université » Paris-Saclay, fusion menée à un train d’enfer sans les moyens humains ni financiers suffisants (sauf pour payer du béton).
Le statut dérogatoire de cet établissement a installé une gouvernance centralisée provoquant l’effacement de la démocratie universitaire au profit d’un fonctionnement autoritaire qui a permis de profondes mutations:
la mise en place d’une université à deux vitesses : les licences ordinaires, réunies dans une « école universitaire », sont exclues de fait du périmètre d’excellence qui délivre un diplôme dûment estampillé « université Paris-Saclay » ;
l’augmentation de la précarité par le recrutement sur tous les nouveaux postes hors statut comme par exemple les fameuses Chaires Professeur Junior (CPJ) qui entérinent le principe des « tenure tracks » anglo-saxons ;
la mise en avant de la « marque Paris-Saclay » ramenant l’université à une simple marchandise, passant par pertes et profits service public et universalisme.

Paris-Saclay est présentée comme le laboratoire de l’université de la start-up nation. Sélection, bétonisation massive, complexification des procédures, perte du lien, perte de sens, le tout sans moyens humains. Loin de créer « l’excellence », Paris Saclay est un désastre humain et écologique Cela a été illustré de manière concrète et indépendante par une expertise agréée sur les impacts sur les personnels de la création de l’Université Paris-Saclay, menée par le cabinet DEGEST, qui a révélé un bilan horrifique Citons quelques témoignages d’agent·es qui sont remontés dans ce rapport :
    « Il y a un gros malaise, les gens sont mal psychologiquement, il n’y a plus de motivation, plus d’envie de venir. Les gens se rendent malades, les gens ont mal au dos, les gens ont des maux physiques dus aux maux psychologiques, il y a beaucoup de personnes qui sont mal… dont moi… je suis très mal. Ils arrivent à nous démotiver totalement. »
    « On a une administration qui est épuisée dans sa majorité : physiquement et psychologiquement. Beaucoup de départs en burn out, de directeurs qui
craquent. »

Qu’a fait Sylvie Retailleau à la publication de ce rapport il y a plus d’un an ? Protéger ses personnels ? Mettre en place des modifications structurelles pour répondre aux besoins des agent·es qui œuvrent chaque jour à tenir cette université à bout de bras, malgré la perte de sens de leur travail, la surcharge de travail ? Non. Le plan d’actions de mars 2022 se contente de peu, comme des actions de communication, des formations au management ou autres coaching, bien loin de la réalité et du travail sur le terrain.

Mais Sylvie Retailleau, lors de discussions avec les personnels de l’université a souvent invoqué le pressions ou le poids du ministère. Par exemple, dans le cas des CPJ, c’était le ministère qui imposait ces postes précaires et un calendrier à marche forcée. Sylvie Retailleau a même admis que des postes statutaires seraient plus souhaitables et nécessaires. Autre exemple côté vie du campus : depuis la rentrée de septembre 2021, le nombre de places dans le seul restaurant universitaire de la Vallée où se restaurent des milliers d’étudiants, est très largement insuffisant et le temps imparti pour le repas ne permet pas de faire les queues interminables qui en découlent. Sylvie Retailleau rejetait la responsabilité de cette situation sur le CROUS et le ministère.

Maintenant qu’elle est ministre, elle va donc pouvoir transformer ses paroles en acte. Chiche?