Le distanciel, comme le Sars-Cov2, est dans l’air!

Le travail en « distanciel » est en vogue du fait de la situation sanitaire mais il semble que cette pratique soit promise à un usage régulier même lorsque la crise sanitaire actuelle liée à la Covid sera considérée comme terminée.

Ces derniers temps, nous assistons en effet à une multiplication de passages improvisés  d’enseignements en distanciel pour des motifs les plus variés, n’ayant rien à voir avec la pandémie de Covid, tels que intempéries, problèmes de santé (1)… Le distanciel est aussi explicitement cité comme moyen pour l’enseignement, par exemple dans le cadre des formations de l’École Universitaire de Premier Cycle.
À quand le distanciel pour cause de grève RATP, menace d’orage, conférence à l’étranger, économies de chauffage, promos sur les vacances hors-saison ?
   
L’enseignement distanciel est un mode dégradé auquel on ne doit recourir qu’avec parcimonie en ayant bien conscience de ses multiples lacunes (moindre efficacité car communication limitée, fatigue accrue, difficulté de déconnexion, méthodes d’enseignement classiques inadaptées, risque de décrochage et de déconcentration, désocialisation…). Le passage en distanciel ne s’improvise pas en 24h, il ne se décrète pas à la moindre contrariété et il reste un mode de travail dégradé.
   
Aujourd’hui, parce que nous avons accumulé une certaine expérience, nous sommes techniquement capables de basculer, même rapidement, à distance.  Un tel basculement nécessite toutefois un travail d’adaptation pour l’enseignant et ne peut pas être instantané. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’on peut le faire qu’il faut le faire à n’importe quelle occasion. Cela peut paraitre une solution pratique à court-terme, ponctuellement, en cas d’empêchement qu’elle qu’en soit la raison, mais les dérives nocives (pour toutes et tous) sont inéluctables: enseigner même malade ou lors de déplacements (conférence ou autre), ajouter des réunions pendant des congés… c’est la porte ouverte à toutes les dérives et rien ne vaut la qualité d’interactions réelles et non virtuelles, en particulier pour la qualité de l’enseignement.
     
(1) Nous rappelons que quand on est malade, on ne travaille pas !

 

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