Ce que cache le RIPEC

SOUTENEZ LA PETITION POUR UNE EVALUATION UNIFORME « TRES FAVORABLE » AU NIVEAU LOCAL DU VOLET C3 DU RIPEC

Le nouveau système de primes pour les enseignant·es-chercheur·ses chercheur·ses issu de la Loi de Programmation de la Recherche (LPR), appelé RIPEC, est en train d’être mis en place. Notre position est détaillée en bas du texte.


Ce système de primes comporte 3 volets :

  1. une indemnité « C1 » liée au statut 
  1. une indemnité « C2 » liée à la fonction (directeur·rice de labo, responsable de filière d’enseignement, …).
  1. une prime individuelle « C3 », sur candidature, remplaçant la PEDR, sur des critères de contributions scientifiques, pédagogiques, ou d’investissement dans les tâches collectives.

Concernant la part C3, la procédure prévoit une évaluation par des rapporteurs de l’université, puis par le CNU, puis à nouveau par une commission interne à l’université. Cette procédure nous parait être une usine à gaz puisque les dossiers seront évalués deux fois et par plusieurs rapporteurs. Par ailleurs, elle va générer un défaut de neutralité puisque nous connaissons la majorité des collègues concernés, et c’est pourquoi l’université Paris-Sud avait décidé de confier l’évaluation des PES puis PEDR au CNU. Nous proposons donc de mettre uniformément un avis local « très favorable » à tous les dossiers et de laisser travailler les collègues des sections CNU, comme auparavant. Pour soutenir cette position, vous pouvez signer cette pétition


Notre position 
Ce système est présenté comme une revalorisation des rémunérations, avec des primes certes plus élevées que dans le système précédent. Mais elles cachent une individualisation de la rémunération, qui s’oppose au dégel du point d’indice que nous revendiquons depuis plus de 10 ans. Cette individualisation va de pair avec la casse des statuts, de manière cohérente avec la mise en place des chaires de professeur junior (CPJ). Il faut en effet laisser la place à une gestion locale, à l’arbitraire, en donnant tout pouvoir aux présidences, et donc réduire les instances nationales à des coquilles vides. La « réforme » du Comité national du CNRS va dans ce sens.Ces primes détruisent également les collectifs de travail et le service de l’intérêt général. Parmi les effets délétères, nous relevons notamment les points suivants :

  • la part dite « statutaire » ne sera pas du tout versée aux personnels contractuels qui sont par ailleurs de plus en plus nombreux et effectuent pourtant le même travail
  • rien n’est prévu pour les personnels PRAG et PRCE
  • les autres parts contribuent à renforcer la mise en concurrence des personnels, déjà exacerbée par le manque de moyens et le financement par projets ; elles renforceront les différences de salaires déjà constatées entre les femmes et les hommes.

Un système similaire, le RIFSEEP, a été mis en place en 2014 pour les personnels BIATSS. Il avait l’objectif de simplifier le régime indemnitaire pour faire disparaître la référence aux primes statutaires. L’objectif d’aller vers l’individualisation des rémunérations implique de démonter toutes les références aux grilles, donc in fine aux carrières qui étaient cadrées par les corps et les statuts.Comme le C2 du RIPEC, une part de la rémunération des BIATSS (IFSE) est liée à l’emploi occupé et est clairement identifiée comme telle, ce qui la rend variable entre agents ayant pourtant les mêmes statuts et qualifications. Il en résulte une concurrence entre agents et le développement d’un sentiment d’injustice.    Le gouvernement poursuit cette politique destructrice. Tout récemment la conclusion de la conférence sur les salaires de la ministre Mme de Montchalin avance vers le « salaire trinôme ». C’est la même approche que pour les primes, une part de la rémunération serait liée à l’emploi occupé. Dans ce cadre l’entretien annuel deviendrait le véritable outil de management pour fixer les objectifs qualitatifs et quantitatifs de chaque agent, donnant lieu ensuite à une indemnité propre à l’agent.


Lors de la mise en place des parts C2 et C3 du RIPEC, nous demandons a minima :

  • de récompenser l’investissement collectif plutôt que toute forme d’allégeance
  • qu’un maximum d’agent·es puisse en bénéficier, et ce de façon égalitaire, en terme de montant et du nombre de primes attribuées,  notamment entre les femmes et les hommes comme entre les maître·sses de conférences/chargé·es de recherche et professeur·es/directeur·ices de recherche
  • que, dans l’attribution des primes, la présidence suive les recommandations du CNU et du Conseil Académique pour les enseignant·es-chercheur·ses, et les présidents d’organismes de recherche mettent en place des commissions réellement indépendantes.

Mais au delà du RIPEC, nous dénonçons tout système de prime, qui accroît les inégalités de traitement, exacerbe la concurrence, dégrade les collectifs de travail et détruit encore plus le cadre national de la rémunération des enseignant·es-chercheur·ses et chercheur·ses. La FSU demande plus que jamais une intégration des primes dans le traitement indiciaire, de façon égalitaire entre tou·tes les agent·es, des promotions pour les collègues qui exercent des fonctions relevant d’un grade supérieur, et une véritable revalorisation du point d’indice permettant de compenser la perte de niveau de vie de ces douze dernières années.

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