RIPEC 3 : au cœur de l’usine à gaz

La CCEC (Commission des Carrières des Enseignants Chercheurs) s’est réunie pour examiner les candidatures à la prime C3 du RIPEC (régime indemnitaire des personnels EC). Il s’agissait de donner un avis local avant d’envoyer les dossiers au CNU qui donnera un autre avis avant de les renvoyer à l’université où un comité statuera pour conseiller la présidence qui prendra la décision in fine.

Vous trouvez ça compliqué ? La FSU aussi. Les élus des listes UHDE ont  donc commencé la réunion par une déclaration que vous trouverez ci-dessous rappelant la position des syndicats FSU :   
– en règle général, la FSU demande à ce que les primes soient intégrées dans le salaire et à ce que les augmentations de salaire se fassent via une augmentation du point d’indice    – cette procédure est une usine à gaz. Elle génère du travail inutile puisque tous les dossiers seront examinés  trois fois, deux fois en local et une fois au CNU   
– elle privilégie le localisme qui  favorise le défaut de neutralité et les conflits d’intérêt. Pour éviter ces écueils, les dossiers sont parfois confiés à des collègues non spécialiste et on risque alors l’incompétence thématique.   
– les élus ont donc proposé de continuer comme les années précédentes en confiant l’évaluation des dossiers au seul CNU en  mettant un avis « très favorable » à tous les dossiers.
Cette proposition a été accueillie non par un débat  argumenté et contradictoire, comme on pourrait l’attendre dans une instance démocratique, ou à défaut, collégiale, mais par des leçons de morale et en mettant en cause l’éthique, et le sérieux des élus.  Le vote sur la proposition de « mettre la mention  très favorable à toutes les candidatures » a pourtant montré que cette proposition  était considérée sérieusement par les membres du conseil puisque le résultat a été très partagé : 12 oui, 12 non, 2  abstentions et 2 refus de vote.          
Un second vote a eu lieu après une interruption de séance  qui a permis d’augmenter la pression sur ceux qui avaient voté de manière « déraisonnable » et a mené à 10 oui, 13 non, 3 abstention et 2 refus de vote. 
Il a donc fallu « examiner les candidatures » une par  une, parodie d’examen par les pairs qu’un tableur aurait pu faire tout seul : pour chaque candidature  le meilleur des avis donnés par chacun des deux  rapporteurs sur chacun des 3  points recherche, enseignement et charges collectives a été attribué au dossier  : Réservé, Favorable, Très Favorable, sauf dans  le cas où les deux avis des rapporteurs étaient Réservé et Très Favorable dans ce cas l’avis transmis a été  Favorable.
Nous maintenons qu’il faut parfois refuser d’effectuer  un travail lorsqu’il est inutile et injuste et qu’un examen des candidatures par le CNU est tout à fait raisonnable, c’est d’ailleurs de cette façon que nous fonctionnions depuis des années.           

 Déclaration des élus FSU 
Je ne vais pas rappeler la position de la FSU sur les primes en général et sur la revalorisation des salaires car je pense que vous la connaissez.
Depuis cette année, la procédure d’attribution de primes individuelles a été modifiée dans le cadre du  RIPEC. Il revient désormais aux universités d’organiser des évaluations en plus de celles réalisées par le CNU.
Néanmoins, depuis la mise en place de la PES, devenue ensuite PEDR, Paris-Sud  avait fait le choix de s’en remettre au CNU pour les évaluations des dossiers. Choix qui a perduré après la dissolution de L’Univ. Paris-Sud dans L’Univ. Paris Saclay.
A notre avis, ce choix permet de diminuer les effets du localisme qui sont :  le défaut de neutralité,  la présence de conflits d’intérêts,l’incompétence thématique (au sens des disciplines CNU) et la méconnaissance des conditions de travail dans lesautres composantes. Il permet aussi d’éviter une surcharge de travail des collègues liée aux  demandes d’évaluationtoujours plus nombreuses.
Nous proposons de continuer de cette façon et pour cela de transmettre les dossiers au CNU avec un avis « très favorable » à tous les dossiers.
Nous sommes ainsi strictement « légalistes » et amplement « bienveillants ». (ces termes avaient été employés par Souhil Megherbi au début de la réunion pour indiquer l’esprit dans lequel les dossiers allaient être jugés)
Nous souhaitons aussi insister sur le fait que la nouvelle procédure a été mis en place dans un calendrier  très contraint et qu’à notre connaissance, la traduction  locale des critères et les modalités d’attribution de ces nouvelles primes n’ont pas été clairement définis. En effet plusieurs questions se posent quant à la traductions  locale des lignes directrices de gestions ministérielles, comme concernant les montants et le nombre d’attributions par corps et par grade et ainsi que par genre par exemple ainsi que l’interaction de la prime C3 avec la C2. Nous souhaiterions donc savoir quelle sont les procédures qui seront appliquées à l’Université Paris Saclay pour l’attribution de la prime C3.

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