Une assemblée générale des personnels s’est réunie le 25 septembre à 12h15 dans l’amphi F2 du bâtiment 452. Elle a réuni une vingtaine de personnes en face à face et une soixantaine à distance. L’AG a débuté par une présentation de Julien Gossa, Maître de Conférence en informatique de l’université de Strasbourg, sur l’évolution des enseignements à distance depuis 20 ans, à travers des textes institutionnels (lois, rapport de l’inspection…) que vous pourrez retrouvez ici avec son autorisation. Après une séance de questions et d’échange avec Julien Gossa, la parole a été donnée à la salle afin de partager et de discuter autour des conditions de la rentrée à l’Université Paris Saclay. Suite à ce retour d’expérience, a été établie une liste de revendications, à diffuser dans nos composantes et auprès de la présidence : – nous demandons d’urgence des moyens humains et organisationnels pour que l’enseignement présentiel puisse avoir lieu en sécurité, le distanciel ou co-modale étant une solution de facilité, induisant des conditions d’enseignements extrêmement dégradées, – nous refuserons de faire de nouveaux des évaluations à distance (l’expérience ayant montré qu’elles n’ont pas de sens, et sont inéquitables dans la plupart des cas), – nous refuserons de faire des évaluations si une une partie significative des cours ont été effectués à distance, – nous demandons qu’une consultation soient effectuée auprès des étudiants, pour connaitre leur avis sur les conditions de rentrée, l’enseignement et l’évaluation à distance. En l’attente d’une telle évaluation, nous incitons les collègues à collecter ces avis auprès de leurs étudiants. L’assemblée en fin de réunion s’est par ailleurs prononcée contre la LP(P)R et le protocole qui lui est lié. Elle incite les organisations syndicales qui ne se sont pas exprimées à se prononcer contre ce protocole d’accord, et à ce passage en force après tous les avis presque unanimement négatifs des conseils représentatifs de l’ESR, L(P)PR par ailleurs très critiquée récemment avec l’avis presque unanimement adopté par le CESE (que vous pouvez télécharger ici ). La prochaine AG sera consacrée à la L(P)PR Lundi 12 octobre à 12h15 (présentiel + distanciel, détails à venir) pour préparer la MANIF* à Paris mardi 13 octobre- 14h30 à Jussieu (des préavis de grève ont été déposés, RV à13h30 au RER Orsay ville pour un départ groupé)
MANIFESTATION Mardi 13 Octobre
Chers collègues, ne laissons pas la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche poursuivre tranquillement son chemin législatif !
Pour s’informer et discuter AG lundi 12 octobre à 12h15
MANIFESTATION Mardi 13 Octobre à Paris14h30 à Jussieu- 13h30 au RER Orsay ville à l’occasion du passage du texte de la LPR au sénat(des préavis de grève ont été déposés)
Il y a urgence ! En effet, le nouveau gouvernement Castex a décidé d’accélérer le passage de la loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche. Cette loi renforce la précarité des personnels et la recherche sur projets (celle qui a jugé l’étude des coronavirus non rentable). Les prises de positions contre ce texte se multiplient. Ainsi, dans un avis voté avec le score sans appel de 161 voix pour, et une abstention, le CESE (conseil économique, social et environnemental)dénonce sur le fond le projet Vidal : Avec un effort de recherche qui stagne depuis le début des années 1990 à ~2,2 % du PIB, le CESE fait le constat du décrochage français au regard de la plupart des grandes puissances économiques. Par ailleurs, la baisse progressive des crédits de base à la faveur de crédits concurrentiels prépondérants, voire quasi-exclusifs, menace le bon fonctionnement du monde de l’ESR. Pourtant, cet effort est crucial pour conduire les mutations profondes, notamment environnementales et numériques, auxquelles nous sommes confronté.e.s. Il est en outre difficile d’envisager une réindustrialisation du pays sans un investissement plus important du secteur industriel dans la R&D. Vous trouverez ici un résumé qui développe quelque peu les motivations annoncées ci-dessus et donne la liste des 18 propositions du CESE pour une LPPR digne de ce nom, dont : • calculer les subventions des universités en tenant compte de la réalité de l’ensemble des besoins • favoriser un modèle de coopération entre équipes de recherche • un plan exceptionnel de recrutements de l’ordre de 5 000 à 6 000 emplois par an pendant cinq ans On peut aussi signaler la tribune de l’assemblée des directions de laboratoireshttps://adl.frama.site/ , signée par les directeurs de plus de 800 labos, dont une trentaine sur le périmètre Paris-Saclay, et qui elle aussi dénonce le fond de la LPPR (financements par projets, « CDI » de mission, tenure tracks…) * Pour rappel, les manifestations ne sont pas interdites par la limite de 10 personnes en zone rouge+, d’autre part il est scientifiquement établi que les contaminations en milieu ouvert sont rarissimes
La LPPR au parlement
Lundi 21 septembre, la LPPR commence à être examinée en séance publique au parlement.
Aggravation de la précarité, instauration des « tenure tracks », financement darwinien par projets, revalorisation indemnitaire, toutes ces mesures de la LPPR, nocives pour tous les personnels de l’ESR, le seraient encore plus pour les femmes.
La LPPR n’est pas la solution à l’égalité Femmes-Hommes, elle est le problème.
Rassemblons nouslundi 21 septembredevant l’assemblée nationaleà partir de 14h lors de la première lecture de la LPPR.Départ groupé depuis Orsay-Ville à 12h45
De nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer l’aggravation des inégalités Femmes-Hommes que produiraient les mesures envisagées par le projet de loi.(Voir, entre autres, l’adresse à Sylvie Retailleauet Antoine Petit ici )Ému de la défaillance de l’étude d’impact sur l’égalité dans le projet de loi et lors de tout son processus d’élaboration, le Hautconseilà l’égalité entre les femmes et les hommes,à la suite d’une audition de spécialistes,a publié le 15 septembreun texte Vigilance égalité -L’égalité entre les femmes et les hommes : un impensé du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche ?-appelant les parlementaires à se saisir de cette question.Dans son texte que vous trouverez ici, avec les différents rapports des spécialistes auditionnés, le HCE, notamment:- fait part du constat que l’impact des mesures sur les femmes n’a pas été analysé que ce soit dans la configuration des carrières, la composition des instances, l’évaluation des dispositifs, ou encore dans l’accès aux financements, ou le contenu de la recherche,dans un contexte très inégalitaire entre les femmes et les hommes,- souhaite redonner toute leur visibilité aux inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes dans le monde de la recherche etles incidences de certaines dispositions du texte de loi, apparemment neutres, mais qui risquent de segmenter plus encore le marché du travail et accentuer la précarité des femmes- affirme qu’une loi de programmation pluriannuelle ne peut faire l’économie d’inscrire l’égalité entre les femmes et les hommes au cœur même de son texte
Contre la loi Vidal, le 17 et le 21 dans la rue!
L’enseignement supérieur et la recherche, comme de nombreux autres services publics, ont été volontairement dégradés par les gouvernements successifs depuis quinze ans, et il faut agir pour réparer cela, par exemple via une loi de programmation.Mme Vidal nous a accusé l’an dernier de lui faire un procès d’intentions, puisque le texte de sa loi n’était pas publié, mais force est de constater que le texte présenté au parlement à partir de la semaine prochaine reprend la quasi totalité des mesures problématiques que nous dénonçons depuis un an. En perdant un « P », la LPPR devenue LPR, n’a rien perdu en nocivité, et les milliards promis font toujours la part belle à la précarité, la concurrence entre toutes et tous et la recherche sur projet (vous savez: celle qui a estimé il y a quelques années que la recherche sur les coronavirus n’était pas rentable, pas un sujet « porteur »)Le gouvernement tente de faire passer la loi de façon accélérée, elle passera en première lecture dès lelundi 21 septembre. En parallèle il exerce un chantage sur les syndicats en exigeant qu’ils signent un texte qui conditionne les revalorisations salariales et les promotions à l’acceptation de la LPR.Il est urgent d’exprimer notre opposition à cette loi de destruction définitive de notre système de recherche et d’enseignement supérieur. Nous vous appelons donc à porter ces revendications à la manifestation interprofessionnelle fonction publique jeudi 17 septembre pour défendre les salaires, l’emploi et les services publics. Départ groupé depuis Orsay-Ville à 12h45, pour rejoindre le départ parisien à 14h place de la République. Puis à se rassembler devant l’assemblée nationalelundi 21 septembre à partir de 14h lors de la première lecture de la loi Vidal.Départ groupé depuis Orsay-Ville à 12h45
Pour une rentrée présentielle de tous les étudiants
Ces derniers jours ont eu lieu un certain nombre d’amphis d’information et questions-réponses sur les conditions de la rentrée de septembre. Les directives de la présidence sont de prévoir une rentrée avec au maximum 50% des étudiants présents sur site à un moment donné . Un exemple typique de mise en œuvre serait : – 10-20% de réduction de l’emploi du temps – les TP 100% présentiels, avec masques ou visières si les étudiants sont à moins d’1m les uns des autres – les cours très majoritairement à distance – les TD en présentiel devant 50% des étudiants en alternant les demi-groupes, sans masques avec un placement à d>1m, soit une capacité des salles réduite de 50%. Cette proposition est maintenant obsolète puisque les annonces présidentielles du 14 juillet imposent le masque à l’intérieur.De multiples modalités de distanciel sont proposées, il est prévu d’acheter plein de matériel vidéo, des tablettes graphiques, etc… Lors de l’amphi organisé à la faculté des sciences, la grande majorité des interventions des collègues étaient très opposées: – inefficacité (cet amphi en « comodal », 40 personnes sur place, 200 en visio en était la caricature, commentaires tchat = « restez devant le micro! », »on entend pas les questions de la salle », »quand aurons-nous la parole ? ») – renforcement des inégalités au détriment des étudiants avec du vieux matériel, une mauvaise connexion, un logement partagé exigu… – pourquoi exclure d’office le port du masque en cours/TD ? – Blanquer annonce une rentrée « normale » dans le secondaire (y compris en prépas), pourquoi pas nous ? – il faut prendre le temps de la réflexion, retarder la rentrée comme à Sorbonne-Université Les réponses de la présidence sont très dogmatiques: – port du masque irréaliste, comment feriez-vous si un étudiant refusait de le mettre ??? (Nos étudiants sont-ils plus bêtes que les lycéens ? Maintenant qu’on va être obligés de les porter à l’intérieur de toutes façons, on va être bien embêtés…) – le secondaire dépend d’un autre ministère, nos dernières consignes datent du 11 juin… (Et bien, il faut peut-être en réclamer de nouvelles à Vidal ?) – même les petites formations avec une vingtaine d’étudiants, qui tiennent en entier dans des salles dont la capacité a été réduite, doivent faire du 50% pour contribuer solidairement à l’effort de guerre – il faut avoir une vision large, baisser la fréquentation des cantines et des transports (alors pourquoi les étudiants logés au CROUS et mangeant chez eux ne pourraient pas venir à 100% ?) – ce sont des précautions « au cas où… » (jusqu’à quand ? l’éradication de toutes les maladies contagieuses ?) – si un cluster se déclare et qu’on n’avait pas appliqué à la lettre toutes ces précautions, c’est la présidente, pas vous, qui sera tenue responsableDevant les interventions des collègues, la présidence se récrie, « on est tous d’accord, il n’y a rien de mieux que le présentiel, c’est provisoire! ». Mais des appels d’offre à créer des contenus numériques réutilisables en temps normal ont été lancés. Et quand une intervention de la salle annonce que les grandes universités anglophones sont déjà prêtes pour une rentrée 100% distancielle, on sent l’inquiétude de la présidence pour son rang au classement de Shanghai. Il s’agit donc manifestement de profiter de l’occasion pour développer l’enseignement à distance qui s’est pourtant avéré pour le moins peu efficace pendant tout le confinement. Nous ne sommes contre, bien au contraire, prendre des précautions quand c’est nécessaire, ou préparer notre pédagogie pour un éventuel reconfinement. Nous ne voyons juste aucune bonne raison à être le dernier secteur encore fermé au public (avec les boites de nuits), ni surtout de prévoir de continuer dans un fonctionnement dégradé indéfiniment sans même que l’hypothèse d’une deuxième vague ne soit évoquée pour justifier ce choix. Ce maximum de 50 % était basé sur des enseignements sans masques. Les annonces présidentielles du 14 juillet font tomber cette option, et donc la justification de cette directive. Si, dorénavant, les consignes sont de toutes façons de porter des masques, la distanciation tombe et autant que les étudiants soient tous présents… On notera de plus que l’imposition de ce changement majeur des conditions d’enseignement s’est fait sans vote des conseils (CA, CFVU, conseils de composantes), ce qui pose, une fois de plus la question, de la démocratie universitaire à Paris-Saclay. En l’absence de consignes sanitaires plus drastiques, nous renouvelons ici notre appel à une rentrée en présence de tous les étudiants, en se protégeant grâce à des masques puisque de toutes façons les présents devront en porter. Nous vous encourageons à signer cette pétition nationale et cette pétition locale
LPPR et Charte RH
Mobilisation contre la précarité et la LPPR
Le 8 juillet de 11h à 15h
Esplanade Pierre Vidal-Naquet, université de Paris (ex. Denis Diderot ex. Paris 7) 75013 Paris (métro 14 – Bibliothèque F. Mitterrand)
L’offensive que mène actuellement ce gouvernement contre l’enseignement, la recherche, et l’hôpital publics, a besoin que soient détruits les moyens de résistance que sont les statuts. Ce fut l’objet de la loi dite de « transformation de la Fonction Publique » (août 2019). Aujourd’hui, le projet de loi de programmation de la recherche (LPPR), s’inscrit parfaitement dans ce cadre : pour soumettre la recherche aux intérêts privés, il faut s’en prendre aux statuts. Après les Licences à 2 vitesses, la LPPR nous précipite vers des carrières à plusieurs vitesses des enseignants chercheurs. L’enjeu est de démultiplier les contrats précaires à l’université avec les « tenure tracks » et les CDI de missions, mais aussi dans les entreprises avec les contrats doctoraux et postdoctoraux de droit privé, hors du cadre du code du travail. La loi d’août 2019 supprime les CAPN élues (Commission d’Aptitude Paritaire Nationale) et les remplace par des experts locaux nommés avec l’article 14 qui encourage les accords locaux. Il s’agit maintenant d’en finir avec les règles communes encadrées par nos statuts, d’aller vers une gestion décentralisée des personnels, afin de « faciliter les mobilités entre les universités et les organismes »de recherche. Faire sauter la référence aux 192h de service des enseignants-chercheurs, imposer aux chercheurs de s’engager dans l’enseignement, et introduire une part variable de la rémunération basée sur l’engagement professionnel et individuel (type RIFSEEP), c’est le meilleur chemin vers la concurrence entre toutes et tous. La charte RH, une déclinaison de la LPPR à l’Université Paris-SaclayDans l’objectif de la régionalisation de l’enseignement supérieur et de la recherche publique, le renforcement de l’autonomie des établissements est un enjeu pour le gouvernement, d’où le recours à « l’expérimentation » en dehors du Code de l’Education. C’est le cadre de l’ordonnance de décembre 2018 dans lequel se situe l’université Paris-Saclay. Sous prétexte d’une demande de l’IDEX exigeant d’homogénéiser les pratiques de recrutement, la présidence de l’université Paris-Saclay a proposé dans la précipitation une charte « Ressources humaines », entendant faire accepter dans l’urgence ce document inachevé par toutes les composantes de l’UPS. Pour développer une gestion décentralisée des « ressources humaines », la charte s’appuie sur « La reconnaissance des métiers », c’est-à-dire la possibilité de récompenser les plus « méritants », autrement dit la politique de la carotte et du bâton, la mise en concurrence des personnels. Par ailleurs, cette charte encourage la mobilité public-privé : « collaborer, pour une période déterminée et renouvelable, avec des laboratoires publics ou privés, afin d’y développer des applications spécifiques ». C’est un pas de plus vers la privatisation du système de recherche publique. En conclusion, cette charte devait préconiser « un référentiel commun de gestion des ressources humaines » et poser en principes généraux « les aspects éthiques et professionnels communs à tous les personnels et à l’employeur ». Finalement, elle n’est ni une charte RH, ni un cadre pour homogénéiser les pratiques de recrutement, c’est une redéfinition des obligations des personnels dans le cadre de l’université Paris Saclay, remettant en cause le cadre national des statuts et ses garanties collectives dans le cadre de la régionalisation de l’ESR. Cette charte s’inscrit dans la LPPR, et elle doit être combattue.
Rentrée 2020
Durant cette crise sanitaire, avec plusieurs centaines de morts par jour, une bonne partie d’entre nous s’est consacrée à plein temps à gérer la vie en confinement, à s’occuper de ses proches, à faire l’école à ses enfants ou à prendre soin de ses parents âgés ou malades … pourtant le gouvernement nous a enjointd’assurer la continuité pédagogique à distance. Dans l’urgence, au prix d’un lourd investissement, sans pouvoir prendre le temps de la réflexion et sans moyen supplémentaire, nous avons répondu à cette exigence, afin de mettre en place les enseignements à distance pour assurer cette continuité. Toujours dans l’urgence, les tutelles ont ensuite voulu imposer les évaluations à distance.Aujourd’hui, le gouvernement accompagné d’un nombre croissant de président.e.s d’université veut faire croire que cette expérience est positive et en profiter pour promouvoir un enseignement présentiel prudentiel, c’est à dire un enseignement à distance qui dit ne dit pas son nom, dans lequel une très grande partie du présentiel serait remplacée par de l’enseignement à distance. La doyenne de l’UFR sciences propose un « scénario prudentiel dans le cas où le virus serait toujours en activité dans notre pays [..] qui pourrait nous amener rapidement en cas d’apparition d’un cluster à des mesures de fermeture de campus. ». Il s’agit donc d’enseigner à distance « au cas où » sans savoir quand et comment cet « au cas où » pourrait disparaître. Nous qui avons vécu cette expérience au plus proche du terrain, nous tenons à affirmer que dans la grande majorité des cas cette expérience a été négative. L’enseignement à distance est un enseignement dégradé qui ne s’adresse de fait qu’à une minorité d’étudiant.e.s bien équipé.e.s et bien entouré.e.s, amplifiant ainsi les inégalités sociales. Nous affirmons que les interactions physiques entre toutes les actrices et tous les acteurs, étudiant.e.s, enseignante.s, personnels techniques et administratifs sont au cœur de la démarche universitaire. Elles sont non seulement nécessaires à la transmission des raisonnements et des connaissances mais sont aussi constitutives de la construction des savoirs et de la vie sociale qui sont déterminants pour l’avenir des jeunes étudiante.s.Nous savons que l’enseignement à distance peut être adapté, et est déjà utilisé, dans des cas très spécifiques (enseignement professionnel, destiné à des étudiant.e.s ciblés, ou ne pouvant se déplacer par exemple). Par ailleurs, les outils numériques sont aujourd’hui largement utilisés par nous tou.te.s comme un ajout à notre activité d’enseignement en présentiel. Mais le distanciel et le numérique ne doivent en aucun cas être des palliatifs du manque criant d’investissement des pouvoirs publics dans l’Université, le logement étudiant et les transports en commun. En outre, ces outils numériques doivent être libres pour des raisons de sécurité et de confidentialité, et pour s’assurer que l’enseignement universitaire reste un service public et ne soit pas la proie d’officines privées d’enseignement à distance. Alors que les vannes de l’argent magique ont été ouvertes dans de nombreux secteurs économiques, rien n’a été fait pour les services publics comme la santé ou l’enseignement. Sauf reconfinement strict, nous refusons d’enseigner à distanceà la rentrée 2020-2021. L’université, avec le soutien de l’État, doit assurer ses missions en mettant en place des moyens, en termes de protection sanitaire pour tous, de locaux et de postes permanents, tant pour les enseignants que pour les BIATSS pour que, dans un contexte d’augmentation du nombre d’étudiant.e.s, nous puissions réellement enseigner.Des enseignants de l’université Paris-Saclay, résolument opposés à l’enseignement à distance, avec le soutien de SUD Éducation et de la FSU
Intervention au CA des élus pour une Université Humaniste Démocratique et Ecologique
Nous vous avons transmis le 24 mai un compte rendu du conseil d’administration par les élus de la liste « Pour un université humaniste, démocratique et écologique » (UHDE). Il y était évoquée la suspension de J-P. Dubois. Nous avons démarré le Conseil par une intervention liminaire dénonçant cette suspension arbitraire et autoritaire. Vous trouverez ci-dessous cette intervention à la suite de laquelle la présidente n’a ni manifesté le moindre regret ni reconnu une quelconque disproportion. Le communique de presse écrit par les élus FSU, CGT, UNEF et CFDT à la suite du CA se trouve ici. ——————————————————————————————
Intervention de Hugo Harari-Kermadec pour la liste UHDE (FSU-CGT) au Conseil d’administration de l’Université Paris-Saclay du 18 mai 2020.
Madame la présidente, les administrateurs et administratrices de l’Université Paris Saclay, élus sur les listes soutenues par l’UNEF, la FSU, la CGT et la CFDT ont publié un communiqué de presse commun avant ce CA. Nous souhaitons intervenir à propos de la suspension que vous avez décidée à l’encontre de M. Dubois le 13 mai dernier. Cette décision a choqué nos collègues comme les étudiantes et les étudiants, elle a suscité de nombreuses réactions, vous l’avez dit, des articles dans le Monde Campus et Médiapart entre autres et une pétition ayant recueilli plusieurs milliers de signatures. Votre décision de suspendre M. Dubois est donc de nature à inquiéter les administrateurs et administratrices, dès les premiers mois de l’Université Paris-Saclay, à au moins deux titres : l’arbitraire et l’autoritarisme, à l’opposé des valeurs annoncées dans les plaquettes de Paris-Saclay, d’une part ; et d’autre part, l’usage détourné des plateformes et des données informatiques, alors même que la ministre Vidal vient d’annoncer une rentrée universitaire à distance. I/ Alors que nous faisons face à une épidémie qui provoque l’angoisse et le stress, quand ce n’est le deuil, chez les étudiantes et les étudiants comme chez leurs professeur·es, alors que nous sommes toutes et tous amené·es à improviser un enseignement à distance, alors que les inégalités éducatives s’exacerbent du fait des différences d’équipement mais aussi de conditions de vie en confinement, nous faisons face à des injonctions contradictoires : Il faut être bienveillant mais finalement évaluer et sélectionner pour défendre la valeur des diplômes. Chacun a dû trouver seul chez lui son équilibre, sur la base de son autonomie académique et en supposant le soutien, bienveillant lui aussi, de l’université. Vous vous êtes engagée, il y a moins de deux mois, lors de votre élection devant ce CA, à travailler « dans le respect, l’écoute et la co-construction », à respecter « les valeurs démocratiques et collégiales ». Mais vous décidez seule de suspendre un Professeur des Universités. Quelle était la cause de cette décision urgente ? M. Dubois avait-il commis des actes violents ? Fallait-il interrompre une situation de harcèlement, ou un discours xénophobe ou misogyne ? Non, c’est la participation de M. Dubois à un jury qui vous inquiétait, parce que, selon votre courrier du 15 mai, elle « s’avérait de nature à possiblement entraver son bon déroulement ». Quel risque ! Non seulement votre décision apparaît disproportionnée, si l’on supposait qu’il y avait lieu de s’inquiéter du caractère perturbateur d’un ancien président de la Ligue des Droits de l’Homme à la veille de la retraite, mais surtout elle est préalable : selon votre courrier du 15 mai, vous n’avez pas suspendu M. Dubois pour un acte qu’il aurait commis mais qu’il pourrait commettre : une possible perturbation, une hypothèse. Il s’agit donc d’une suspension préventive. Cette situation est en profonde contradiction avec la base de la collégialité : si la présidente de l’université Paris-Saclay peut décider de retirer des participants aux jurys et aux conseils, sur la base de suspicions, alors que reste-t-il de l’autonomie académique ? A quoi bon avoir des élu·es ? Qui m’assure que vous ne me suspendrez pas avant le prochain CA au motif que ma participation s’avérerait de nature à en entraver le bon déroulement ? Vous reprochez à M Dubois d’avoir introduit une rupture d’égalité entre étudiants. Malheureusement, il est certain qu’aucune épreuve en ligne ne permet de garantir cette égalité, quelles qu’en soient les modalités techniques. Pourtant, cette exigence d’égalité est fixée par la loi et son respect incombe formellement aux établissements. Et non pas aux étudiantes et aux étudiants contrairement à ce que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche voudrait obtenir en demandant aux candidats, je cite « […] un engagement explicite à assumer la responsabilité des conditions techniques, matérielles et opérationnelles du déroulé de l’examen à [leur] domicile. » Non, ce n’est pas aux étudiantes et aux étudiants d’assumer la responsabilité de cette situation, ni à M. Dubois. C’est la volonté d’assurer les examens malgré la situation pandémique et le confinement qui entraine cette inégalité. II/ A côté de ce fonctionnement arbitraire avec lequel vous ouvrez votre mandat, une seconde préoccupation majeure pour les administrateurs et administratrices est l’utilisation des plateformes et données numériques. Le recours massif et dans l’urgence à ces outils ces dernières semaines a soulevé l’inquiétude des défenseurs des libertés publiques, mais aussi de nos syndicats. La ministre Vidal vient d’annoncer qu’elle souhaite prolonger cet usage pour l’année universitaire prochaine. Or votre décision et les éléments par lesquels vous la justifiez sont de nature à confirmer ces inquiétudes et à refuser de poursuivre dans cette voie. Plus grave peut-être, vous avez eu recours au tracing en contradiction avec toutes les valeurs et toutes les chartes dont vous vous targuez. Plutôt que d’avoir ouvert un dialogue avec M. Dubois, vous annoncez dans votre décision du 13 mai vous fonder sur les données de la plateforme e-campus et sur des courriels. Rappelons que selon la charte de l’INRIA, la seule à notre connaissance à porter sur les administrateurs systèmes, je cite : « sauf réquisition d’une autorité judiciaire, les administrateurs systèmes ne doivent répondre à aucune demande d’information ou de traitement pouvant mettre en cause des personnes même sous couvert d’un ordre hiérarchique. » Charte INRIA La charte de Paris Sud stipule, p. 1, que les utilisateurs s’interdissent « – d’accéder à des données de tiers sans leur autorisation, de supprimer ou de modifier ces données » Si la charte mentionne que la DSI puisse être amenée à prendre connaissance de données, notamment les traces de connexion, elle stipule expressément que « l’ensemble de ces démarches sera accompagné d’un dialogue avec les utilisateurs concernés et ne pourra être mis en œuvre que sous réserve de faisabilité technique et juridique. » Comment continuer à utiliser ces outils numériques si vous en détournez l’usage, en dehors de tout cadre juridique ou réglementaire, pour prendre des décisions arbitraires à l’encontre de vos personnels ? Si un professeur d’université, qui plus est en droit, peut subir une telle suspension alors à quoi doivent s’attendre nos collègues moins reconnu·es, plus précaires ? Ces traces informatiques vont-elles bientôt servir à comptabiliser l’exécution des services et les heures complémentaires ?
Installation de Paris-Saclay : l’urgence de défendre les valeurs universitaires dans la tempête.
A peine les conseils élus, plongée dans l’urgence sanitaire, l’université Paris-Saclay s’acharne à maintenir sa cadence « en mode projet », en dépitd’un résultat très mitigé pour la présidence aux élections (https://hebergement.universite-paris-saclay.fr/fsu-psud/UHDE_files/Resultats.pdf ), en dépit du confinement, endépit de la surcharge de travail et de l’épuisement de tous pour assurer vaille que vaille le sauvetage pédagogique de la fin d’année.A notre grand regret, chaque nouvelle pierre posée, à marche forcée, enterre un peu plus les valeurs universitaires de démocratie, de collégialité,d’égalité de gratuité et de service public. D’abord à ce premier conseil d’administration où les élus, désormais minoritaires, n’ont pas pu proposer unseul nom pour les personnalités extérieures. La semaine dernière avec une suspension arbitraire et autoritaire ( https://universiteouverte.org/2020/05/16/autoritarisme-a-saclay/ )d’un collègue, pour laquelle la présidence, interrogée en CA ce lundi, n’a ni manifestéle moindre regret ni reconnu une quelconque disproportion. Elle est pourtant bien en peine pour donner la raison de cette suspension. Encore ce lundi,pour les graduate-schools, la règle d’une majorité d’élus a été rejetée, ce qui nous a conduit à voter, seuls, contre leur règlement intérieur cadre,comme nous avons voté, seuls, contre le règlement intérieur de l’école universitaire de premier cycle qui entérine de fait la ségrégation pédagogique,l’université à deux vitesses.Aujourd’hui, alors qu’il faudrait prendre soin des étudiants comme des personnels, alors qu’il faudrait prendre le temps de faire le point, de penser larentrée qui s’annonce fort compliquée, il y a bien plus important et urgent que jouer le bon élève de l’Idex en poursuivant à tout prix un calendrier fou (rapport à rendre le 15 juillet),totalement incompatible avec un fonctionnement collégial serein.Les temps sont donc difficiles, mais les valeurs universitaires que nous défendons sont universelles. Deux mois auront suffi pour montrer par lapratique que la présidence ne les partage pas.Vos élus sur la liste « Pour un université humaniste, démocratique et écologique » (UHDE).
Une suspension toujours inadmissible
Les personnels ont majoritairement été choqué.e.s de la mesure conservatoire de suspension décidée par la présidente à l’encontre d’un de nos collègues de l’UFR de Droit-Economie-Gestion. Nous notons, comme l’explique la présidente S. Retailleau dans son publipostage, qu’il ne s’agirait en aucun cas d’un problème technique mais bien d’une mesure permettant que le jury ait lieu en son absence puisque sa présence « s’avérait de nature à possiblement entraver son bon déroulement » .Il est inadmissible que la présidente ait prononcé cette mesure, grave et humiliante pour un collègue, alors même qu’elle est annoncée comme n’ayant « pas de caractère disciplinaire ».En réalité, il s’agit qu’un collègue qui a critiqué depuis le début du confinement les modalités d’examen, ne puisse pas exprimer son opinion à l’occasion de la réunion d’un jury dont il est membre. Cette méthode serait choquante dans n’importe quelle situation mais l’est encore plus ici, au regard de la tension et des questionnements légitimes exprimés ces dernières semaines, lors du confinement. La question de l’urgence ne saurait nous convaincre : si la démocratie universitaire prend du temps, c’est elle qui assure la qualité des décisions prises. Vouloir empêcher un collègue de s’exprimer dans le cadre de ses fonctions en utilisant une mesure de suspension est inacceptable et la banalisation de ces méthodes est à craindre.La pétition de soutien à notre collègue (http://chng.it/JSpdZtBJ2s), auquel on continue à reprocher d’avoir critiqué le maintien de la session d’examen, reste plus que jamais d’actualité.