Après les élections universitaires

Communication de la FSU et de la CGT

À la suite d’une campagne riche en rebondissements et qui aura duré près de 6 mois, Camille Galap a été élu président de l’Université Paris-Saclay. Depuis le début de la campagne, Yves Bernard était explicitement soutenu par la liste UHDE qui avait recueilli la majorité des suffrages aux élections. Nous voulons donc avant tout remercier toutes celles et  ceux qui ont voté pour nos listes et ont continué à nous soutenir depuis le mois de janvier. 

Malgré la défaite d’Yves Bernard, candidat de la liste pour une Université Humaniste, Démocratique et Ecologique, nous pouvons dire que nous avons en grande partie gagné sur le fond. Nous nous réjouissons, en particulier, que les propositions que nous défendions aient largement fait leur chemin. Notamment, la nécessité d’une modification des statuts pour un meilleur équilibre des pouvoirs apparaît maintenant clairement. Grâce à la clairvoyance des personnels, et aux groupes de travail de la faculté des sciences, puis de la faculté de droit, nous avons mis en lumière la précipitation inutile présidant à la sortie de l’Établissement Public Expérimental. 

Au premier conseil d’administration électif, Yves Bernard a manqué la présidence à une voix, et à l’issue de quelques jours de réflexion Estelle Iacona a retiré sa candidature. Camille Galap, alors administrateur provisoire, a démissionné et déposé sa candidature avec une profession de foi qui a repris certains points du projet de Y. Bernard. Camille Galap était un candidat extérieur à notre établissement, et n’a pas présenté d’équipe constituée au moment de son élection. Il a surtout un profil d’administrateur par les postes précédents qu’il a occupés.

Au contraire, Y. Bernard travaille depuis de nombreuses années à Paris-Saclay, tant en enseignement qu’en recherche. Il a montré une volonté de faire fonctionner notre collectif de travail avec pragmatisme et efficacité et sans ambition personnelle. Il avait donc toute notre confiance pour défendre et faire évoluer l’Université Paris Saclay vers un renouvellement démocratique, au plus près des valeurs universitaires de collégialité. Nous le remercions ici pour son engagement dans cette campagne. 

Les élue·s UHDE continueront à défendre ces valeurs que nous avons soutenues tout au long de cette campagne.

Respectons l’expression démocratique !

Faisons-nous confiance !

Communication de la FSU et de la CGT

Suite aux résultats du vote du dernier  CA pour l’élection à la présidence de Paris Saclay la présidente sortante a retiré sa candidature. En effet, la gouvernance sortante a été totalement désavouée. Yves Bernard, candidat qui s’opposait au programme de la présidence sortante, est sorti vainqueur par 18 voix contre 14. Il a donc obtenu une grande majorité des voix des membres élu.es du CA, mais pas les 19 votes nécessaires à son élection. Ce sont nos statuts actuels dérogeant au code de l’éducation qui, en donnant la moitié des voix du CA aux membres nommés, extérieurs à Paris Saclay, ont empêché l’expression démocratique des personnels et étudiant·es et l’élection de Yves Bernard. 

Ce processus électoral qui met à l’épreuve les statuts actuels de Paris Saclay, a été fait sous l’arbitrage de l’administrateur provisoire, M. C. Galap, nommé par le recteur académique, représentant le ministère. Le rôle d’un administrateur provisoire est de traiter les affaire courantes avec neutralité, sans prendre de décisions importantes dont les conséquences pourraient peser sur la prochaine gouvernance.

Un nouvel appel à candidature a donc été ouvert jusqu’à la date du 29 mai. En plus de celle de Yves Bernard qui avait immédiatement déclaré qu’il maintenait sa candidature, deux nouvelles candidatures ont été déposées. Celle de Souhil Megherbi  qui continue à porter le programme de l’équipe sortante dont il faisait partie, et celle pour le moins surprenante de … Camille Galap  qui avait annoncé sa démission de ses fonctions d’administrateur, le 20 mai dernier, pour des « des raisons personnelles et professionnelles ». La surprise est encore plus grande lorsqu’on s’aperçoit que sa profession de foi recoupe en bien des points celle d’Yves Bernard.

Rappelons qu’un des points principaux, qui avait cristallisé les 3 listes « UHDE », « Paris Saclay à  coeur » et UNSA, soutenues par les syndicats, FSU, CGT, CFDT et UNSA contre la présidence sortante, était la sortie précipitée du statut d’Etablissement Public Expérimental avec l’objectif de pérenniser les statuts actuels dans celui d’un Grand Etablissement.Notre devise était : nous avons encore le temps, prenons le pour réfléchir, tirer un bilan sincère de l’expérimentation et corriger dans la concertation les nombreux défauts avant de graver dans le marbre les statuts de Paris-Saclay.

Nous nous réjouissons que cette devise soit aujourd’hui reprise dans la profession de foi de l’ex-administrateur provisoire alors qu’elle n’était absolument pas envisageable par la gouvernance sortante. Même si cette dernière a tardivement légèrement révisé sa position.

Nous constatons donc que les positions défendues par les soutiens de Yves Bernard font leur chemin et sont maintenant en grande partie portées par 2  des 3 candidats à la présidence.

Alors comment choisir entre les deux candidats qui proposent une alternative au programme de l’équipe sortante ?

En tant qu’établissement d’enseignement supérieur et de recherche, quel exemple souhaitons-nous donner ? Quelle image souhaitons-nous montrer ?

Celle d’un établissement qui a peur de l’expression démocratique de ses propres personnels et étudiant.es, qui a perdu son autonomie et dont la gouvernance doit être être assumée par des professionnels de l’administration, ou celle d’un établissement moderne, respectueux de la démocratie et qui est capable de trouver en son sein des femmes ou des hommes, et de leur faire confiance pour arbitrer le futur de notre établissement, comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant ?

Yves Bernard fait partie de celles et ceux qui travaillent dans cette université. Il ne  présente pas sa candidature à la présidence de Paris Saclay  par ambition personnelle. Nous pouvons ainsi être assuré·es qu’il portera un  projet de renouvellement démocratique, au plus près des valeurs universitaires de collégialité avec le souci de faire fonctionner au mieux notre collectif de travail pour accomplir les missions qui lui incombe avec efficacité et pragmatisme tout en étant à l’écoute de toutes et tous. Nous pouvons lui faire confiance pour porter  la voix propre à Paris Saclay,  garante du respect des valeurs académiques de transparence, d’égalité et de soutenabilité pour la recherche d’un progrès universel.

Rejoignons la mobilisation contre le « Choc des savoirs » le 25 mai

Manifestation à Palaiseau au départ de la gare de RER Palaiseau à 10h
Manifestation à Paris au départ de la Sorbonne à 13h

Appel intersyndical de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à retrouver paginé ici

 Nos organisations sont mobilisées contre le “Choc des savoirs” depuis plusieurs mois. Elles dénoncent cet ensemble de mesures qui dessinent, de la maternelle au lycée, les contours d’un modèle d’École passéiste et conservateur. La réforme de la formation des enseignant·es proposée dans la même temporalité vise à “formater” des enseignant·es au service de ce projet. 

Le calendrier des concertations qui nous a été communiqué concernant cette réforme de la formation des enseignants écarte les organisations syndicales et étudiantes de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) des discussions concernant les concours et ne prévoit un échange sur la mise en place des modules de préparation aux concours et de la licence “PPE”, qu’à partir du 4 juin alors qu’un CSA MEN est prévu le 11 juin et que certains établissements annoncent déjà qu’il est trop tard pour modifier les maquettes de licence !  

Loin de répondre à nos attentes, ce calendrier confirme non seulement le manque de considération envers les personnels mettant en œuvre la formation mais également envers les étudiant·es. 

L’intersyndicale de l’ESR a adressé un courrier à la Ministre le 7 mai dernier en demandant à être reçue d’urgence pour évoquer les points qui restent en suspens (voir communiqué intersyndical du 18 avril 2024) et qui conditionnent la mise en œuvre et la rentrée. Nous n’avons toujours pas de réponse à ce jour. Que signifient ces 15 jours de silence du ministère de l’ESR sur un dossier pourtant au cœur de ses attributions ? Notre demande est plus que jamais d’actualité. 

Pour nos organisations, il est complètement irresponsable de vouloir mettre en place cette réforme pour la session 2025 du concours, à moins de 5 mois de la rentrée alors qu’aucune maquette de licence n’est prête et que les programmes des concours ne sont pas connus.  

Dans ce contexte, nous demandons à nouveau le report de cette réforme et l’ouverture immédiate de réelles concertations. Nous dénonçons le mépris inacceptable vis-à-vis des personnels et des étudiant·es et alertons une nouvelle fois sur la dégradation accentuée des conditions de travail et d’études occasionnée par cette énième réforme qui fait partie du projet délétère du gouvernement pour l’École. Dans l’enseignement secondaire, comme dans le cadre de la formation des enseignant·es, il s’agit de contrôler, de faire des enseignant·es et formateur/trices de simples exécutants, au mépris de leur expertise et sans prendre en compte les apports de la recherche dans ces domaines. 

L’intersyndicale de l’ESR appelle tous les personnels actuellement en charge de la formation des enseignant·es, les étudiant·es, leur famille et plus largement l’ensemble de la communauté universitaire, à se joindre à la mobilisation et aux manifestations du samedi 25 mai, en région ou à Paris, aux côtés de toutes celles et ceux qui se retrouvent dans le projet d’une école publique, laïque et émancipatrice. 

1er mai – Manifestation – 14h30 République

Pour un départ collectif, rendez-vous

13h30 à orsay  ville (pour prendre le RER de 13h33) puis en tête de train dans les gare qui suivent

14h30 à République, au coin du Bd Voltaire (on part par le Bd du Temple).

Le 1er mai, journée internationale des travailleurs et travailleuses, intervient cette année dans un contexte de plus en plus marqué par des guerres terriblement meurtrières, notamment en Ukraine et en Palestine. Nos organisations réaffirment leur engagement pour une paix juste et durable dans le cadre du droit international, qui ne peut se faire aux conditions de l’agresseur. 

En France, Emmanuel Macron et son gouvernement accentuent les politiques d’austérité. Alors que les entreprises bénéficient de milliards d’euros d’aides publiques sans contreparties, que leurs actionnaires se servent chaque année des dividendes records le pouvoir exécutif multiplie les milliards « d’économies budgétaires ». Outre la poursuite de la casse de nos systèmes de sécurité et de protection sociales, c’est l’ensemble des services publics qui est visé. 

À l’évidence, le pouvoir en place attaque l’ensemble du monde du travail qu’il s’agisse des personnes privées d’emploi ou des salarié·es. Les missions et les moyens des trois versants de la Fonction publique et les situations faites aux agentes et les agents sont au premier rang de ces attaques inacceptables.

Alors que de nombreux services sont déjà réduits à l’os, que la qualité du service public et les conditions de travail des agent·es ne cessent de se dégrader, ce ne sont pas moins de 20 milliards d’euros de coupes budgétaires qui vont être effectuées sur 2024. 2025 s’annonce au moins aussi redoutable.

Alors que les personnels subissent une nouvelle et importante baisse de pouvoir d’achat sur 2022 et 2023 (5 % d’augmentation générale pour 10 % d’inflation), Stanislas Guérini confirme qu’il n’entend procéder à aucune mesure salariale générale dont notamment aucune revalorisation de la valeur du point d’indice. Pour nos organisations, l’année 2024 ne saurait être une année blanche en matière de revalorisation salariale !

Alors qu’aucune organisation syndicale n’en est demandeuse, le projet de loi Fonction publique porté par Stanislas Guérini promeut un prétendu mérite et aggrave les conditions de développement du clientélisme et de l’arbitraire dans les déroulements de carrières et les rémunérations individualisés, vise à faciliter le licenciement, tout cela dans un calendrier relevant d’un passage en force… pour rogner encore les garanties protectrices des personnels et de l’intérêt général.

Opposées à ces politiques nocives, nos organisations syndicales portent et affirment que des mesures alternatives sont indispensables, possibles et finançables.

Face au refus réitéré du pouvoir exécutif d’apporter des réponses à nos revendications, l’heure est à la mobilisation.

4 avril – Journée Blanche Nationale organisée par le Collectif 384

La FSU soutient la Journée Blanche Nationale organisée par le Collectif 384 : 

Mobilisation pour l’alignement des primes dans l’Enseignement Supérieur et pour une réforme réaliste et juste du statut des enseignants effectuant un service de 384 heures devant étudiants. Le Collectif 384, syndicat de tous les personnels de l’enseignement supérieur annonce la tenue d’une journée blanche le 4 avril 2024, avec des regroupements dans les différentes universités françaises et un regroupement national à l’Université Paris-Saclay. Cette journée d’action vise à rappeler au ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche les revendications essentielles du Collectif 384, notamment l’alignement des primes et une participation effective à la discussion sur la réforme du statut des enseignants du supérieur à 384H (ES). 

Date : 4 avril 2024, à partir de 12h45
Lieu : Université Paris-Saclay, bâtiment 335, rue Pierre de Coubertin, 91140 Bures-sur-Yvette

Le Collectif 384 appelle tous les collègues et membres de la communauté universitaire à se joindre à cette journée de mobilisation. La participation à une journée blanche, ainsi que la présence au rassemblement à l’Université Paris-Saclay, sont des moyens concrets de montrer notre détermination collective à faire avancer nos revendications pour des conditions de travail et de rémunération justes et équitables.

À propos du Collectif 384 :
Le Collectif 384 est un syndicat des personnels de l’enseignement supérieur qui défend les droits et le statut des personnels de l’enseignement supérieur public. Depuis sa création, le collectif 384 œuvre pour l’amélioration des conditions de travail de ses membres et plus particulièrement pour la reconnaissance statutaire et financière des ES dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). Le collectif 384 imagine l’ESR comme une grande famille au sein de laquelle il ne doit pas être fait de différences entre les enfants. Il réclame des primes identiques entre ES et EC ainsi qu’une vraie reconnaissance du travail essentiel et de qualité réalisé par les ES pour la maison commune (ESR). Il tente notamment depuis de nombreux mois, de faire reconnaître, comme partie intégrante de l’ESR, les enseignants du supérieur à 384H qui assurent une très large partie des enseignements du supérieur (autour de 40%). Cette reconnaissance se doit d’être statutaire et financière. Le collectif souhaite l’équité et la justice entre les personnels afin que l’ESR reste équilibré et éviter ainsi les tensions néfastes entre les personnels.

Pour les carrières et les rémunérations – Manifestation mardi 19 mars – 14h Luxembourg

Face aux attaques d’E. Macron, les organisations syndicales de l’ESR appellent à une journée de mobilisation et de grève le 19 mars

Les organisations syndicales de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche signataires condamnent l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d’inflation encore soutenue. Elles demandent l’ouverture sans délai de négociations pour améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires, notamment en revalorisant le point d’indice et en l’indexant sur l’inflation, dans un contexte d’effondrement du niveau des rémunérations des agent·es publics. Les enjeux de carrières, la concurrence dans la recherche, la charge de travail, le manque de personnel, la précarité des statuts, l’absence de perspectives pour les doctotant·es et post doctorant·es, etc,.dégradent les conditions de travail, d’études et la santé des étudiant·es et des personnels de l’ESR dont nos employeurs ont la responsabilité.

Les attaques contre le service public de l’ESR se multiplient :

  • soutien affirmé au développement des formations privées et sous-financement des établissements de l’ESR public, encore accentué par la décision du gouvernement de
  • diminuer de 10 Mds d’€ les dépenses de l’État, dont près de 1 Mds d€ prélevés sur l’enseignement supérieur et la recherche !
  • libertés académiques bafouées ;
  • mise en cause du temps de travail et des droits à congés ;
  • sélection (tri social) des étudiant·es à l’entrée des cycles L (Parcoursup) et M (MonMaster) ;
  • explosion de la précarité étudiante (selon l’OVE, en 2020, 40% des étudiant·es ont exercé une activité rémunérée pendant l’année universitaire) 
  • application de frais différenciés pour les étudiant·es hors UE et dégradation des droits des étudiant·es étranger·es par la loi immigration votée en décembre ;
  • dégradation croissante d’une grande partie des bâtiments d’enseignement et de recherche, en nombre insuffisant et devenant insalubres ;
  • gels de postes, campagnes d’emplois minimalistes et recours systématique aux vacataires, sous-payé·es et le plus souvent non mensualisé·es.

Avec « l’acte II de l’autonomie » annoncé, ce sont en plus :

  • des attaques qui se profilent contre les statuts de tous les personnels, avec en particulier la remise en cause du statut de chercheur·e à temps plein et le retour de la modulation des services des enseignant·es-chercheur·es ;
  • la menace d’une transformation des organismes de recherche en agence de programmes qui présage d’un transfert des personnels aux universités ;
  • des gestions d’UMR transférées aux administrations des universités ;une gestion territorialisée de la recherche et de ses personnels.

Loin de répondre sur la question des rémunérations et des conditions de travail, le Président de la République a réaffirmé, comme les deux autres Présidents avant lui, la mise en perspective d’une loi pour la fonction publique visant selon lui à mieux reconnaître le « mérite ». Dans les universités, les méfaits de telles politiques, notamment à travers la mise en place du RIFSEEP et des dispositifs de la LPR (RIPEC, chaires de professeur junior, etc.) sont déjà visibles : mise en concurrence, clientélisme, accroissement des inégalités et injustices, notamment vis à vis des femmes.

Les agent·es ne sont pas dans l’attente d’une reconnaissance de leur supposé « mérite » mais de la reconnaissance de leur travail par une revalorisation immédiate de leurs rémunérations et de perspectives pour leurs carrières et leurs retraites.

Pour mettre un terme à la spirale de paupérisation de l’ensemble des étudiant·es et personnels de la fonction publique et dire NON à une année blanche en termes de traitement, les organisations syndicales signataires appellent les personnels de l’ESR et les étudiant·es à se mobiliser par tous les moyens, y compris la grève, le mardi 19 mars 2024, et à organiser des assemblées générales, ce jour-là notamment, pour envisager les suites à donner pour contrer les attaques contre l’ESR.

Signataires : SNASUB-FSU, SNCS-FSU, SNEP-FSU, SNESUP-FSU, SNETAP-FSU, ANCMSP, Union étudiante, UNEF, A&I UNSA, UNSA ITRF bio, FO ESR, Sud Éducation, Sud Recherche, FERC sup CGT, CGT INRAE, SNTRS CGT, FSE, Solidaires étudiant-es

Pour un processus démocratique de nomination du Conseil d’Administration complet

Message des listes « L’Université Paris-Saclay à cœur ! », SNPTES-UNSA et « Pour une Université Humaniste, Démocratique et Écologique ».

1/ Non, l’Université Paris Saclay n’est pas bloquée !

L’Université Paris Saclay est sous administration provisoire depuis le samedi 2 mars. Contrairement à ce que peuvent laisser croire divers messages alarmistes qui ont circulé, l’université n’est pas paralysée. L’administrateur provisoire a indiqué que les affaires courantes seront traitées par les conseils de la mandature sortante, dont le mandat est prolongé jusqu’à l’élection de la présidente ou du président par le conseil d’administration (CA).

2/ La situation actuelle ne doit pas perdurer

Un accord avec le CODIRE (COmité de DIRection Elargi, regroupant les directeurs des composantes et établissements du périmètre Paris-Saclay) doit être conclu rapidement quant à la désignation des personnalités extérieures au conseil d’administration Cela ne doit toutefois en aucun cas se faire au détriment de la démocratie universitaire. Nous soutiendrons ainsi tout accord qui sera respectueux de l’équilibre issu des élections au CA.

3/ Nous souhaitons que les personnalités extérieures siégeant au CA soient proposées par les cinq listes représentées, au prorata des sièges qu’elles ont obtenus. Pour sortir rapidement et par le haut de la situation actuelle, nous souhaitons que ce soient les élu·es qui désignent les personnalités qualifiées extérieures et les proposent au CODIRE. Nous proposons que chaque liste soumette un certain nombre de personnalités qualifiées extérieures (PQE), au prorata du nombre d’élu·es qu’elle a obtenu au CA. Cela permettrait de respecter non seulement les critères proposés par le CODIRE en termes de représentation du monde socio-économique, mais aussi celui, fondamental d’un point de vue démocratique, des équilibres issus des élections. 

Ainsi, en laissant de côté la région Île-de-France qui siège de droit, quatre PQE seraient choisies par la liste des usagers, trois par la liste « Ensemble, construisons l’avenir » et dix par l’ensemble des trois listes « L’Université Paris-Saclay à coeur !« , « SNPTES-UNSA » et « Pour une Université Humaniste, Démocratique et Ecologique« . Ces trois dernières listes étant unies pour des PQE représentant les équilibres résultants des élections, elles proposeront une liste commune respectant ce principe. 

Nous tenons à souligner que cette proposition se fait dans le strict respect des statuts actuels de l’Université Paris Saclay.

4/ Les membres non-élus ne devraient pas déterminer la présidence (ou notre avenir)

Contrairement au Code de l’éducation qui s’applique aux universités, les statuts de l’Université Paris Saclay stipulent que le CA doit non seulement être composé pour moitié de 18 personnalités qualifiées extérieures (PQE), mais qu’en plus ces dernières doivent être désignées parmi une liste de noms élaborée par le CODIRE. Alors que le rôle des PQE devrait être d’apporter une expertise complémentaire à celle des élu·es de l’établissement, celles-ci sont ici investies d’un rôle supplémentaire, éminemment politique : celui de choisir la ou le président·e de l’établissement qui définira la trajectoire pour les quatre ans à venir. En plus de constituer une entorse évidente à la démocratie universitaire souhaitée par le législateur, cela représente une dangereuse perte de souveraineté pour notre établissement.

Nous ne remettons nullement en cause l’excellence des qualités d’expertise des personnalités extérieures qui jusqu’à maintenant ont été proposées par le CODIRE, mais le pouvoir politique exorbitant – et donc l’énorme responsabilité – que les statuts actuels leur confèrent.

8 mars, grève féministe

Manifestation 14h Place Gambetta

Toutes et tous mobilisé.es pour faire avancer les droits des femmes dans l’ESR

Le sexisme s’exerce encore avec force dans l’enseignement supérieur et la recherche. Alors que l’égalité femmes-hommes a été brandie comme grande cause du quinquennat, nos organisations dénoncent des mesures largement insuffisantes et un manque d’engagement budgétaire du MESR.

Des violences sexistes et sexuelles omniprésentes dans l’enseignement supérieur

D’après le baromètre 2023 des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, un·e étudiant·e sur 10 a déjà été victime de violence sexuelle depuis son arrivée dans l’enseignement supérieur. Les femmes en sont les premières victimes. Ces violences sont notamment nombreuses lors des soirées étudiantes, et évènements d’intégration où les chants dégradants et les bizutages comportant des humiliations sexistes sont malheureusement une réalité. Ainsi, la moitié des viols rapportés ont eu lieu lors de la première année d’études des répondant·es. Ces violences sont commises par d’autres étudiants mais aussi par des enseignants-chercheurs, directeurs de thèses, abusant de leur pouvoir, qui demeurent trop souvent impunis.

En plus des étudiantes, une trop grande partie du personnel universitaire ou des organismes de recherche est victime de violences sexistes et sexuelles sur son lieu de travail. Pourtant, aucune formation systématique des étudiant·es et du personnel n’est mise en place et les cellules d’écoute peinent à fonctionner et à donner lieu à des remédiations concrètes. Nos organisations demandent à nouveau qu’un bilan quantitatif et qualitatif de leur fonctionnement soit rendu public rapidement. Les missions égalité sont confrontées à un manque de moyens criant et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles repose trop souvent sur quelques personnels épuisés. A Sciences Po Paris, à l’Université de Haute-Alsace ou de Bordeaux-Montaigne, des scandales récents ont montré la gestion trop souvent chaotique des cas de violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et un manque de considération de la parole des victimes, comme c’est aussi bien souvent le cas dans les organismes de recherche.

Une précarité et des inégalités professionnelles qui perdurent

Le pourcentage de contractuelles parmi les femmes est supérieur à celui des hommes dans tous les types d’emplois de l’enseignement supérieur et de la recherche. La proportion de femmes est en outre plus importante parmi les contractuelles que parmi les titulaires. Mais même parmi ces derniers, les femmes sont confrontées à un plafond de verre réel. Ainsi, plus l’on monte dans les échelons, moins les femmes sont nombreuses. En 2020, seules 28% des professeur·es d’université sont des femmes, contre 45% des maître·sses de conférence ; au CNRS, il y a seulement 32 % de directrices de recherche contre 38 % de chargées de recherche. Cette inégalité contribue à creuser un écart de rémunération significatif entre les femmes et les hommes enseignant·es-chercheur·es universitaires, également renforcé par les primes et mécanismes indemnitaires. La maternité, l’inégale répartition du travail domestique et le manque de places en crèche constituent des obstacles considérables dans l’avancée professionnelle des femmes enseignantes, chercheuses ou BIATSS. Du côté des étudiant·es, les femmes sont également confrontées à une plus grande précarité que les hommes. 43% sont contraintes de travailler à côté des études au cours de l’année contre 38% des hommes, dans un contexte de précarisation des étudiant·es par la politique gouvernementale.

Une orientation genrée qui entretient les inégalités dans le monde du travail

La division genrée du monde du travail, qui contribue fortement aux inégalités salariales entre les femmes et les hommes, s’ancre dans des choix d’orientation différenciés tout au long du parcours scolaire et universitaire. Ceux-cientraînent une absence de mixité et la sous-représentation des femmes dans certaines filières, notamment les plus prestigieuses. On compte 86% de femmes dans les formations sanitaires et sociales contre 29% seulement dans les formations d’ingénieur. Il est urgent de sortir des constructions genrées des rôles sociaux, inculquant notamment aux femmes qu’elles n’ont pas leur place dans certaines filières, telles que scientifiques et techniques. Si la revalorisation des métiers féminisés est une urgence, nos organisations défendent un véritable plan de lutte contre la diffusion de stéréotypes conduisant à une orientation genrée. La réflexion actuelle sur le plan national d’action égalité pour l’égalité femmes-hommes 2024-2026 doit sortir des éternelles incantations et déboucher sur de véritables avancées, financées et suivies.

Pour obtenir des avancées féministes concrètes dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et pour la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes, nous devons exercer une pression réelle via un mouvement de grève massif.

Le Conseil d’Administration de Paris Saclay se déclare incapable de choisir une liste de Personnalités Qualifiées Extérieures

Le second Conseil d’administration réunissant les élus a eu lieu ce mercredi 28 février au matin. Le premier vote, portant sur la liste des collectivités territoriales, a mené au rejet de cette liste à 12 voix contre et 6. Les élu.es des trois listes, UHDE, « L’Université Paris-Saclay à cœur ! » et SNPTES-UNSA,  au conseil d’administration (CA) du 28 février de l’Université Paris-Saclay ont exprimé leur volonté de voter une seconde fois contre la liste des membres extérieurs (ou PQE – personnalités qualifiées extérieures) présentée par le CODIRE (COmité de DIRection Elargi) pour compléter la composition des membres du CA. Il a donc été décidé en séance de voter sur l’incapacité de choisir une liste de PQE lors de la séance de ce mercredi 28 février. Ce vote a remporté la majorité des voix (ou : 16 voix/18), 

Nous suivons ainsi précisément le règlement intérieur de l’université, qui indique, en son article 10-2, que si les membres élus du CA ne parviennent pas à choisir les PQE,  « le Président de l’université en exercice peut convoquer une réunion de concertation entre une représentation des membres élus du CA et une représentation du CODIRE ». Nous en arrivons donc à la réunion de concertation à laquelle nous aspirons depuis le début. Nous souhaitons qu’elle permette d’aboutir, à des modalités de désignation des membres extérieurs respectant l’équilibre issu des urnes, c’est-à-dire respectant l’expression démocratique de l’ensemble des personnels et des usagers de l’Université Paris-Saclay.

Nous avons été élu.es au CA afin de porter un projet différent de celui de la présidence sortante. C’est dans la sérénité, et dans un esprit de responsabilité et de concertation, que nous envisageons à la fois la continuité du fonctionnement de l’Université Paris-Saclay, et le changement de trajectoire exprimé par une majorité des personnels que nous représentons.