Pour une rentrée présentielle de tous les étudiants

Ces derniers jours ont eu lieu un certain nombre d’amphis d’information et questions-réponses sur les conditions de la rentrée de septembre. Les directives de la présidence sont de prévoir une rentrée avec au maximum 50% des étudiants présents sur site à un moment donné . Un exemple typique de mise en œuvre serait : – 10-20% de réduction de l’emploi du temps – les TP 100% présentiels, avec masques ou visières si les étudiants sont à moins d’1m les uns des autres – les cours très majoritairement à distance – les TD en présentiel devant 50% des étudiants en alternant les demi-groupes, sans masques avec un placement à d>1m, soit une capacité des salles réduite de 50%. Cette proposition est maintenant obsolète puisque les annonces présidentielles du 14 juillet imposent le masque à l’intérieur.De multiples modalités de distanciel sont proposées, il est prévu d’acheter plein de matériel vidéo, des tablettes graphiques, etc… Lors de l’amphi organisé à la faculté des sciences, la grande majorité des interventions des collègues étaient très opposées: – inefficacité (cet amphi en « comodal », 40 personnes sur place, 200 en visio en était la caricature, commentaires tchat = « restez devant le micro! », »on entend pas les questions de la salle », »quand aurons-nous la parole ? ») – renforcement des inégalités au détriment des étudiants avec du vieux matériel, une mauvaise connexion, un logement partagé exigu… – pourquoi exclure d’office le port du masque en cours/TD ? – Blanquer annonce une rentrée « normale » dans le secondaire (y compris en prépas), pourquoi pas nous ? – il faut prendre le temps de la réflexion, retarder la rentrée comme à Sorbonne-Université Les réponses de la présidence sont très dogmatiques: – port du masque irréaliste, comment feriez-vous si un étudiant refusait de le mettre ??? (Nos étudiants sont-ils plus bêtes que les lycéens ? Maintenant qu’on va être obligés de les porter à l’intérieur de toutes façons, on va être bien embêtés…) – le secondaire dépend d’un autre ministère, nos dernières consignes datent du 11 juin… (Et bien, il faut peut-être en réclamer de nouvelles à Vidal ?) – même les petites formations avec une vingtaine d’étudiants, qui tiennent en entier dans des salles dont la capacité a été réduite, doivent faire du 50% pour contribuer solidairement à l’effort de guerre – il faut avoir une vision large, baisser la fréquentation des cantines et des transports (alors pourquoi les étudiants logés au CROUS et mangeant chez eux ne pourraient pas venir à 100% ?) – ce sont des précautions « au cas où… » (jusqu’à quand ? l’éradication de toutes les maladies contagieuses ?) – si un cluster se déclare et qu’on n’avait pas appliqué à la lettre toutes ces précautions, c’est la présidente, pas vous, qui sera tenue responsableDevant les interventions des collègues, la présidence se récrie, « on est tous d’accord, il n’y a rien de mieux que le présentiel, c’est provisoire! ». Mais des appels d’offre à créer des contenus numériques réutilisables en temps normal ont été lancés. Et quand une intervention de la salle annonce que les grandes universités anglophones sont déjà prêtes pour une rentrée 100% distancielle, on sent l’inquiétude de la présidence pour son rang au classement de Shanghai. Il s’agit donc manifestement de profiter de l’occasion pour développer l’enseignement à distance qui s’est pourtant avéré pour le moins peu efficace pendant tout le confinement. Nous ne sommes contre, bien au contraire, prendre des précautions quand c’est nécessaire, ou préparer notre pédagogie pour un éventuel reconfinement. Nous ne voyons juste aucune bonne raison à être le dernier secteur encore fermé au public (avec les boites de nuits), ni surtout de prévoir de continuer dans un fonctionnement dégradé indéfiniment sans même que l’hypothèse d’une deuxième vague ne soit évoquée pour justifier ce choix. Ce maximum de 50 % était basé sur des enseignements sans masques. Les annonces présidentielles du 14 juillet font tomber cette option, et donc la justification de cette directive. Si, dorénavant, les consignes sont de toutes façons de porter des masques, la distanciation tombe et autant que les étudiants soient tous présents… On notera de plus que l’imposition de ce changement majeur des conditions d’enseignement s’est fait sans vote des conseils (CA, CFVU, conseils de composantes), ce qui pose, une fois de plus la question, de la démocratie universitaire à Paris-Saclay. En l’absence de consignes sanitaires plus drastiques, nous renouvelons ici notre appel à une rentrée en présence de tous les étudiants, en se protégeant grâce à des masques puisque de toutes façons les présents devront en porter. Nous vous encourageons à signer cette pétition nationale et cette pétition locale

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