L’université Paris-Saclay est la première au classement…

Hourrah! L’université Paris-Saclay est la première au classement…
…du nom de domaine le plus long!

Vous pouvez vérifier: universite-paris-saclay.fr est bien plus long que les équivalents des autres universités, mêmes les premières au classement de Shanghaï!

Autre fait d’importance: encore une place de gagnée dans ce fameux classement où Paris-Saclay est maintenant 13eme. Classement qui compte les prix Nobel mais pas les enseignant.e.s qui font cours par tous les moyens à leur disposition malgré la pandémie et toutes les difficultés que cela implique. Classement qui compte les publications mais ne mesure pas la précarité grandissante. Classement qui encense le star-système mais ne dit rien de la qualité de la recherche produite. Les personnels s’adaptent, inventent et assurent la mission de service public qui est le fondement de l’Université souvent sans qu’il soit nécessaire de les mener avec cette politique de la carotte et du bâton des appels à projets.

Mais 13eme ou 14eme au classement de Shanghai, c’est forcément beaucoup mieux que ce que pouvait faire cette université Paris-Sud qui se trainait au delà de la 40ème position (qui plus est avec un nom de domaine aussi ridiculement court que u-psud.fr). C’est sûr que tout a changé: clairement, puisque nous avons gagné 26 places, c’est que nous devons faire une bien meilleure recherche, de biens meilleurs enseignements depuis que nous sommes rassemblés dans une énorme entité telle que l’université Paris-Saclay. A moins que ça ne soit juste ça, un effet de masse?!? Si le CNRS était en lice dans le classement de Shanghai, peut-être serait-il classé premier…

Mais on ne peut pas dire que rien n’a changé. Des centaines d’heures de réunion, une nouvelle organisation aux multiples comités (mais avec moins de représentants du personnel), des documents en pagaille, non, tout cela a dû changer les choses. Mais pas forcément en bien si on se réfère au nombre de demandes de mutations et autres conflits qui révèlent un mal-être au travail. Tout ce qu’on appelle risques psycho-sociaux ressort clairement de l’enquête indépendante menée par le cabinet DEGEST pour évaluer auprès du personnel les conséquences de la création de l’université Paris-Saclay. La parole des agents de l’université, qu’ils soient administratifs, techniciens, ingénieurs ou enseignant-chercheurs, y est rapportée.
Quelques exemples de cette parole des agents de l’université tirés de ce rapport :
-« Je ne ferais pas ces heures de malade si je n’avais pas un minimum d’intérêt pour le projet. Sinon, je me contenterais de mes 36,5h mais le problème est celui-ci : jusqu’à quand je vais pouvoir maintenir ce niveau de motivation ? »
-« Il y a un gros malaise, les gens sont mal psychologiquement, il n’y a plus de motivation, plus d’envie de venir. Les gens se rendent malades, les gens ont mal au dos, les gens ont des maux physiques dus aux maux psychologiques, il y a beaucoup de personnes qui sont mal… dont moi… je suis très mal. Ils arrivent à nous démotiver totalement. »
-« On a une administration qui est épuisée dans sa majorité : physiquement et psychologiquement. Beaucoup de départs en burn out, de directeurs qui craquent. »

Si un classement des conditions de travail à l’université existait, notre université risquerait fort de figurer en queue de peloton…

Pour une lecture plus approfondie:
https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2010-4-page-17.htm
https://www.cairn.info/revue-horizons-strategiques-2006-2-page-100.htm

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