Grand établissement – Où l’on oublie les Ressources Humaines

La souffrance au travail se généralise à l’université. La situation, critique dans tous les services, l’est particulièrement pour celui des ressources humaines, où 30% des postes ne sont pas pourvus.  Dans ce cadre, la gestion des personnels au fil de l’eau est donc très difficile et ce service est dans l’impossibilité de se consacrer à l’accompagnement des personnels en difficulté, de plus en plus nombreux.

Dans une vision manageriale de l’université, nos tutelles (Université et CNRS) proposent de plus en plus fréquemment de financer un appel à des cabinets privés d’accompagnement. Cela a été fait récemment dans plusueurs laboratoires et composantes de l’université, pour un diagnostique qui se chiffre en dizaines de milliers d’eurso.  Cette pratique, encouragée à l’échelle nationale par le gouvernement s’est généralisée à tous les secteurs. Elle a été sévèrement critiquée par la Cour des comptes pour ses résultats souvent très médiocres et son coût exorbitant.

Il s’agit donc de dépenser beaucoup pour confier notre avenir à des cabinets qui ne connaissent ni nos métiers ni nos missions. Ils ne feront rien d’autre que de coller des recettes toutes faites et inadaptées sur des situations complexes sans jamais attaquer les vrais problèmes : la perte de sens des métiers, le besoin de recrutements, la faible attractivité des salaires. Le recours à ces cabinets est en réalité une partie du problème. Il est justifié par une idéologie qui méprise la fonction publique, ses missions et ses agents. 

Le besoin est criant de recruter des personnels statutaires spécialement formés à l’accompagnement des collègues et à la prévention des Risques Psycho-Sociaux et de résoudre les problèmes en amont pour que la souffrance au travail ne soit plus la règle.

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