Stratégie et réorganisation de l’université – Prendre le temps de la réflexion

Lors du Conseil académique (CAc) du 7 novembre prochain, la présidence de Paris Saclay compte faire valider le principe d’une fusion a minima avec les Universités Membres Associées et les écoles. Il s’agit d’un changement important et d’un nouveau passage en force.
Nous exigeons dans l’immédiat de prendre le temps de réfléchir collectivement aux enjeux de cette fusion avortée,  avec l’ensemble des communautés concernées sur la base d’éléments transmis en toute transparence par les présidences. 
Nous demandons aussi soit réexaminé dans les meilleurs délais le périmètre géographique des formations qui forcent les étudiants à faire des allers-retours sur des sites éloignés de dizaines de kilomètres.
Dès l’annonce de la création de Paris Saclay, nous avons dénoncé les risques associés à ce projet qui :

  • instaure une université à deux vitesses, excluant notamment l’Ecole Universitaire du Premier Cycle du périmètre d’excellence, au nom de la visibilité, de l’attractivité internationale et de quelques places dans les classements, 
  • étrangle la démocratie universitaire : les élu·es sont absent·es du comité de direction, sans pouvoir au CA dominé par les extérieurs et la présidence, et moins bienreprésenté·es dans les autres conseils,
  • complexifie toutes les démarches par la multiplicité des périmètres et des niveaux de décision : les chaînes de décision s’allongent considérablement pour les universités associées,
  • maltraite les personnels à coup de fusions imposées, de surcharge de travail, de perte des valeurs du service public, de manque de perspectives et de clarté,
  • fait avancer à marche forcée et sans concertation un attelage hétéroclite dont plus personne ne comprend la structure et la logique.

A ce stade, toutes nos craintes se sont hélas vérifiées.
En 2025,  les universités de Versailles SaintQuentin et d’Evry, dites universités « membres associés » (UMA) ainsi que les écoles d’ingénieurs auraient dû intégrer définitivementl’Université Paris Saclay. Le discours a pourtant brutalement changé ce printemps. La fusion annoncée ne se fera pas, on parle maintenant  « d’intégration« Les UMA garderont leurs conseils centraux et, à l’instar des écoles, leurs personnalités morales et juridiques. 
S’agit-il d’une victoire pour nous qui nous opposons à ce projet depuis des années ? Malheureusement non ! Les formations commencent à être mutualisées, les financements arrivent via Paris-Saclay, les étudiants en master et doctorat sont majoritairement inscrits à Paris-Saclay (et plus dans les universités associées). L’université Paris-Saclay a ainsi vocation à être seule propriétaire de la « marque », à sélectionner les formations et les recherches qui lui conviennent le mieux pour les labelliser, et donc à réaliser une sorte de « tri » extrêmement dommageable à la cohésion des universités. En somme, le pouvoir a commencé à se concentrer à l’université Paris Saclay, dont les UMA sont désormais exclues. Les situations absurdes que nous anticipons depuis des années se multiplient. Ainsi, contrairement à toutes les promesses, il y a bien des formations à cheval sur plusieurs universités avec des étudiants qui doivent faire des heures de transport en commun. Lstatu quo n’est donc pas une option. 
Une fois de plus, nous ne prenons pas le temps de réfléchir. Avec cette fusion avortée, on a perdu le cap. Le flou est généralisé. Les personnels qui ont travaillé depuis des années à la fusion (parfois malgré eux et elles) se retrouvent désemparés et les nombreuses questions qui se posent ne trouvent pas de réponses
Aujourd’hui, les UMA subissent tous les inconvénients de la fusion administrative, mais sans aucun des avantages pédagogiques et scientifiques qu’on nous avait fait miroiter (collaborations, discussions, optimisation, augmentation des moyens, etc.). 
Le 7 novembre, vos élus au Conseil académique porteront cette exigence démocratiqueminimale. 

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