Le 8 mars – Manifestation féministe pour nos retraites

Le 8 mars 2023 sur l’université Paris-Saclay, une journée de luttes pour les droits des femmes et pour les retraites 

Cette journée trouve son origine dans les luttes des ouvrières et des suffragettes du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Elle est devenue un moment fort de luttes et de manifestations pour la solidarité internationale avec les femmes du monde entier, contre les violences sexistes et sexuelles, et pour faire entendre les revendications pour l’égalité Femmes/Hommes dans toutes les sphères professionnelles, publiques et privées. Elle doit également, en 2023, être un temps fort du mouvement pour le retrait du projet de réforme des retraites qui pénalise particulièrement les femmes.

Pour une solidarité internationale plus que jamais nécessaire, avec les femmes du monde entier et notamment celles confrontées aux violences de la guerre et aux difficultés de l’exil, ainsi qu’aux violences de la répression dans leur pays et aux violences des sociétés toujours patriarcales.

Contre les violences sexistes, sexuelles et morales, au premier rang des inégalités et discriminations subies par les femmes dans l’ESR

Il est avéré que les trois facteurs les plus corrélés à ces violences sont (outre le genre) : travailler dans un univers à dominante masculine, être jeune, et avoir un emploi précaire. L’organisation actuelle de l’université avec la LPR, la généralisation des contrats précaires et le recul des postes permanents (contrats court terme, CDI de chantier, CPJ…), avec l’individualisation accrue par une politique indemnitaire (RIFSEEP et RIPEC)conduit à un renforcement des rapports hiérarchiques et des risques de harcèlement notamment sur les personnels précaires, en particulier les femmes.  

Pour une égalité professionnelle femmes/hommes dans l’ESR

Dans le monde académique les inégalités F/H sont flagrantes à tous les niveaux de la carrière. Les images pour le dire sont multiples : plafond de verre (accès limité aux grades supérieurs), parois de verre (présence inégale entre domaines disciplinaires), plancher collant (présence plus forte aux grades les plus bas), tuyau percé (diminution de la part des femmes en cours de carrière). Là encore, les réalités de l’université néolibérale ne font qu’aggraver ces inégalités avec sa politique d’emplois et sa course à une prétendue « excellence » appuyée sur les critères valorisés d’ambition, de leadership, de visibilité, de disponibilité spatiale et temporelle… Faire accéder aux sommets quelques femmes scientifiques ne peut donc, en aucun cas, être une solution pour une réelle égalité professionnelle pour toutes, à tous les niveaux.

Ainsi, comme nous l’a appris un récent publipostage de la « mission Égalité-Diversité », placer le 8 mars et la semaine de l’égalité à l’université Paris Saclay sous la bannière de l’encouragement et la promotion des carrières féminines dans la création des startups – qui plus est sous l’égide d’entreprises dont l’éthique de la recherche est pour certaines plus que douteuse – est une façon bien biaisée de se battre pour les droits des femmes dans l’ESR. Ce biais, c’est celui de la conception néolibérale de l’université.

Pour le retrait du projet de loi retraite qui pénalise particulièrement les femmes  

Dans l’ESR, 82% des temps partiels sont des femmes. Elles sont les plus nombreuses parmi les précaires, ont des carrières hachées, ont majoritairement des salaires moins élevés que les hommes. Toutes choses qui pèsent lourdement sur le montant des retraites.

Dans le pays, les femmes perçoivent des pensions de droit direct inférieures de 40% à celles des hommes, sont deux fois plus nombreuses à travailler jusqu’à 67 ans (fin de la décote), et 40% d’entre elles (32% des hommes) partent en retraite avec une pension incomplète. Le projet de loi ne fera qu’aggraver leur  situation économique, comme le relève l’étude d’impact de la réforme qui montre qu’en moyenne ce projet conduirait les femmes à travailler 8 mois de plus et seulement 4 pour les hommes, ajoutant encore des inégalités.

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