La réforme des retraites : symptôme d’une politique qui met la Terre en danger

A ce stade du mouvement social contre la réforme des retraites, les personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur et les unités de recherche de l’Université Paris-Saclay dénoncent à leur tour cette réforme et son traitement. Pour échanger sur les dangers de la mise en application de cette loi et définir ensemble des modes d’actions, une
Assemblée Générale est prévue

MERCREDI 29 MARS, 12h15-13h45
IDEEV
12 route 128, Gif-sur-Yvette (arrêt Joliot-Curie)
Salle Nicolai Vavilov

Cette Assemblée Générale est ouverte à l’ensemble des personnels de l’Université Paris-Saclay et s’appuie sur les positions du collectif ROGUES-ESR. Elle s’appuie aussi sur la motion votée par le Conseil Académique de l’Université Paris-Saclay qui soutient le mouvement social. L’objectif est de s’accorder sur nos revendications, les rendre visibles, et proposer des moyens d’action.

PRENONS LA PAROLE !
La résilience, l’inventivité, le courage (et sûrement un peu de chance) ont fait le succès d’Homo sapiens durant ces derniers millénaires. A l’heure où la terre fait face à des changements sans précédents, devons-nous baisser les bras face à un gouvernement qui ne prend pas la mesure des enjeux ? Notre devoir de femmes et d’hommes est de ne pas laisser prise à la résignation, d’entretenir l’espoir et d’utiliser notre imagination pour proposer des solutions. Notre devoir de chercheur.e.s ou enseignant.e.s-chercheur.e.s est de diffuser nos connaissances et de montrer comment les logiques gouvernementales sont orthogonales aux urgences sociales et environnementales.

QUATRE RAISONS POUR SE RASSEMBLER
1. Le GIEC (https://www.ecologie.gouv.fr/publication-du-6e-rapport-synthese-du-giec) alerte sur le fait que la fenêtre temporelle d’action pour limiter l’impact des changements climatiques se retrécit chaque jour. Les rapports du groupe 3 du GIEC préconisent sans relâche la diminution des inégalités, la redistribution des richesses et la cohésion sociale comme des leviers pour mobiliser des changements rapides. Ces éléments d’information figurent dans les synthèses du GIEC pour les dirigeants. Pourtant, les syndicats ont démontré que cette réforme des retraites était génératrice d’inégalités sociales : inégalités hommes-femmes, inégalités riches-pauvres, etc.
=> Notre devoir, en tant que scientifiques, est d’alerter le gouvernement sur l’incohérence de sa politique vis-à-vis des enjeux environnementaux.

2. Les personnels de l’Enseignement supérieur et la Recherche sont particulièrement visés par la réforme, du fait de carrières incomplètes : âge du premier emploi tardif car les années d’études ne sont pas comptabilisées, périodes de séjours à l’étranger sans cotisation pour une retraite en France. Pour de nombreux personnels de l’ESR, le départ en retraite sera à 67 ans, voire plus, avec une retraite incomplète (À la naissance, les femmes peuvent espérer vivre 67,0 ans sans incapacité et les hommes 65,6 ans en 2021). https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/lesperance-de-vie-sans-incapacite-65-ans-est].
=> La spécificité de nos métiers doit être reconnue.

3. Les projections du gouvernement qui justifient cette réforme se basent sur la diminution du nombre des actifs dans les années à venir (https://nosservicespublics.fr/). Cette projection s’appuie sur un sénario inquiétant de stagnation des emplois de la fonction publique. Depuis de nombreuses années, tous les secteurs de la fonction publique ont vu leurs effectifs diminuer en deça de seuils critiques (justice, police, hopitaux, enseignement, recherche, …). Pourtant, les services publics sont générateurs de cohésion sociale et sont une condition de l’égalité entre les citoyens. La Loi de Programmation de la Recherche se traduit certes par une augmentation de la part du PIB consacré à la recherche mais sans augmentation du nombre d’emplois publics et sans augmentation des dotations récurrentes.
=> L’ESR subit de plein fouet la stagnation des emplois dans la fonction publique.

4. Face à l’urgence climatique, l’augmentation du niveau d’éducation des populations est un levier reconnu. Pourtant, face à un taux d’encadrement déjà parmi les plus bas d’Europe dans le primaire et le secondaire et des performances en baisse des élèves, on poursuit la suppression de classes et de postes d‘enseignants. La stagnation du nombre d’emplois publics et le vieillissement programmé de l’âge moyen des enseignants et des
chercheurs est un facteur de risque, de même que la dégradation de l’enseignement public et sa privatisation ([https://www.cafepedagogiquenet/2023/01/30/la-cour-des-comptes-relance-la-privatisation-de-lecole/).
=> Les offres de formations privées (BTS, …) vivent grâce à des subventions de l’Etat. On nous parle d’innovation plus que de recherche Existe-t-il vraiment des exemples où des entreprises à but lucratif font augmenter le niveau générald’éducation d’une population et sont facteurs de réduction des inégalités et de justice sociale ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *