Financement par l’ANR du projet UPGEO
Le projet « UPscaling and heat simulations for improving the efficiency of deep GEOthermal energy » UPGEO, porté par Benjamin Brigaud (GEOPS), a été sélectionné par l’ANR pour un financement de 4 ans. Ce Programme de Recherche Collaboratif (PRC) fait partie des projets financés dans l’appel à projets générique 2019, Axe 2.1 « Une énergie durable, propre, sûre et efficace ». Outre GEOPS (Benjamin Brigaud, porteur du projet, Hermann Zeyen, Thomas Blaise et Bertrand Saint-Bézar), UPGEO regroupera quatre autres laboratoires académiques : Laboratoire de Mathématique d’Orsay (LMO), Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE), l’Institut Camille Jordan (ICJ), Géoressources et Environnement (G&E), deux établissements publics à caractère industriel et commercial (BRGM et IFPEN) et un acteur industriel du secteur de la géothermie (GEOFLUID). Ce projet sera un des projets structurant à l’échelle nationale sur le rôle des réservoirs du sous-sol dans la transition énergétique.
Résumé du projet
La géothermie, c’est-à-dire la mobilisation de la chaleur contenue
dans le sous-sol à très basse, basse ou haute température, est l’une
des méthodes pour réaliser la transition énergétique. La stratégie
énergie-climat de l’Ile-de-France prévoit d’augmenter assez
significativement à l’horizon 2030 la production de chaleur par
géothermie profonde (x3,5 par rapport à 2015). Le rythme de
développement actuel ne permettra pas d’atteindre cet objectif. Il
faudrait atteindre un taux de 6 à 10 fois supérieur. La nouvelle
programmation pluriannuelle de l’énergie renouvelable vient de revoir
à la baisse ces objectifs en terme de déploiement de la géothermie
profonde en France. Les retours d’expérience sur les opérations
récentes en France ont soulevé des problèmes techniques et/ou
scientifiques pour un fonctionnement efficace et durable des doublets
géothermiques, tels que le risque élevé, mais non quantifié, de
faible débit d’eau / faible épaisseur du réservoir (métrique), le
risque d’interférence entre doublets géothermiques dans les zones
urbaines à forte densité d’infrastructures ou le risque de percée
thermique précoce. Il existe un réel risque qu’une opération nouvelle
n’obtienne pas une ressource géothermique présentant des
caractéristiques de débit et de température suffisantes pour assurer
la rentabilité du projet pendant sa durée de vie. Ce risque
géologique constitue un obstacle au développement futur de la
géothermie en France et en Ile-de- France. Il est clairement établi
dans la stratégie énergie-climat de travailler à l’innovation en
proposant des solutions qui optimisent et explorent le développement de
nouvelles zones. Cette optimisation nécessite (1) une connaissance
précise de l’hétérogénéité du réservoir en termes de géométries
sédimentaires, porosité/perméabilité, connectivité du réservoir
et (2) des simulations numériques fiables des écoulements et flux de
chaleur à +30 ans, voire +100 ans après le début de la production. Le
principal objectif du projet est de réussir le changement d’échelle
entre la perméabilité mesurée en laboratoire et la connectivité
sédimentaire des corps réservoirs à l’échelle kilométrique. La
façon d’homogénéiser les coefficients efficaces comme la porosité,
la perméabilité, la déformation mécanique (tenseur de Gassman et
coefficient de Biot) ou la dispersion thermique effective par des
équations valables en tout point pour les constituants fluides et
solides constituera le défi majeur de ce projet qui nécessitera de
coupler des données et concepts géologiques et mathématiques. Un des
challenges sera d’associer deux communautés scientifiques travailllant
rarement ensemble en France : géologues et mathématiciens.
UPGEO propose de se concentrer principalement sur l’étude des
caractéristiques fines des deux principaux réservoirs géothermiques
(calcaires du Jurassique moyen et sables du Crétacé inférieur) de la
région Ile-de-France. Les résultats attendus devront permettre de
proposer un outil numérique prédictif permettant d’effectuer des
simulations thermo-hydro-mécaniques et d’évaluer la performance d’un
lieu donné sur son potentiel géothermique en termes de
porosité/perméabilité, de productivité, de température, de quantité
d’énergie. Il s’agit d’être en mesure de fournir un outil d’aide à la
décision pour la mise en place des futurs puits géothermiques en donnant
des critères de risque à prendre en compte pour le placement des futurs
doublets.
Voir en ligne : Résultats appel à projets génériques 2019